Zurich (awp/afp) - Le patron du géant zougois des matières premières Glencore a de nouveau défendu son engagement dans le charbon, jugeant cette activité nécessaire dans l'immédiat, même si elle lui vaut des critiques des défenseur du climat.

"Le monde a faim d'énergie et nous continuons à approvisionner ces besoins énergétiques à travers un portefeuille de charbon à vapeur", a déclaré Gary Nagle, son directeur général, devant ses actionnaires réunis au Théâtre-Casino de Zoug.

"Les énergies fossiles n'ont pas d'avenir à long terme dans ce monde", a-t-il affirmé, "mais elles sont nécessaires à court et moyen terme" pour assurer la transition énergétique et passer "d'un monde intensif en carbone à un monde décarboné", a-t-il défendu.

Alors que ses concurrents comme Rio Tinto ou Anglo American se désengagent du charbon, Glencore maintient fermement cette activité en disant vouloir gérer ses mines de manière responsable en les fermant au fur et à mesure de leur épuisement.

En 2022, cette stratégie s'était avérée payante pour le groupe - actif à la fois dans le négoce des matières et l'extraction minière - alors que les cours du charbon s'étaient envolés face à la crise énergétique déclenchée par la guerre en Ukraine.

Son bénéfice net annuel avait bondi à 17,3 milliards de dollars en 2022 avant de retomber aux environs de 4,3 milliards en 2023 lorsque les cours avaient reflué.

"Dans une année traditionnelle, le charbon représente moins de 10% de notre chiffre d'affaires", a chiffré M. Nagle, précisant que la part du charbon dans les ventes du groupe - également actif dans des métaux comme le cuivre, zinc et cobalt - est appelé à diminuer au fil du temps.

Cette stratégie dans le charbon lui vaut régulièrement des critiques, y compris d'investisseurs. En 2020, le fonds souverain de Norvège, le plus gros investisseur au monde, l'avait placé sur sa liste d'exclusion.

Mercredi, une cinquantaine de personnes, regroupant des militants écologistes et représentants de la fédération syndicale IndustriAll, se sont postés à l'entrée du Théâtre-Casino de Zoug pour réclamer que Glencore se désengage du charbon et respecte les droits des travailleurs. Une dizaine de tambours, saupoudrés de noir, battaient la cadence, dans un nuage de poussière symbolisant la pollution au charbon.

Lors de l'assemblée générale, les actionnaires ont accepté toutes les propositions du conseil d'administration. Ils ont notamment reconduits les administrateurs pour une nouvelle période d'un an. Ils ont aussi approuvé les rapports de rémunération du conseil d'administration et de la direction.

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