Hydro Québec n'aura pas la capacité à long terme de répondre à toute la demande prévue, a déclaré un porte-parole de l'entreprise, après que les projets miniers potentiels du service public ont plus que doublé en une semaine pour atteindre 70.

Le minage de bitcoins consomme de grandes quantités d'énergie parce qu'il fait appel à des ordinateurs pour résoudre des énigmes mathématiques complexes afin de valider les transactions dans la cryptomonnaie, qui sont inscrites sur la blockchain, ou grand livre numérique.

Le premier mineur à résoudre le problème est récompensé en bitcoins et la transaction est ajoutée à la blockchain.

L'attente d'une répression du secteur en Chine, l'une des plus grandes sources de minage de cryptomonnaies au monde, a fait du Québec, riche en énergie, un site attractif pour les entreprises, et son directeur général reçoit désormais des demandes de renseignements sur son profil Linkedin.

Bitmain Technologies, opérateur de certaines des plus grandes fermes minières de Chine, fait partie des entreprises qui cherchent des sites au Québec. Parmi les autres, on trouve la société japonaise GMO Internet Inc, mais elle n'a pas encore pris de décision quant au lancement de ses activités dans la province, a déclaré une source au fait de la question. Une porte-parole de la société GMO a refusé de commenter.

"Nous recevons des dizaines de demandes chaque jour. Ce contexte nous incite à définir clairement notre stratégie", a déclaré par téléphone Marc-Antoine Pouliot, porte-parole d'Hydro Québec.

"Nous ne serons pas en mesure d'alimenter tous les projets que nous recevons", a-t-il dit, tout en soulignant qu'Hydro-Québec ne refuse pas automatiquement les entrepreneurs. "La situation évolue très rapidement et nous devons donc être prudents".

Hydro souhaite également attirer les centres de données, qui génèrent plus d'emplois que les mines de bitcoin.

Selon Hydro Québec, la province estime qu'elle aura un excédent énergétique équivalent à 100 térawattheures au cours des 10 prochaines années. Un térawattheure alimente 60 000 foyers québécois pendant un an.

La pénurie de sites au Québec ayant la capacité électrique nécessaire a incité plusieurs entrepreneurs à scinder leurs projets en investissements plus modestes, a déclaré Laurent Feral-Pierssens, directeur exécutif, technologies émergentes chez KPMG Canada.

"Il ne s'agit que de la partie émergée de l'iceberg, car seule une fraction des initiatives a encore contacté Hydro Québec", a déclaré M. Feral-Pierssens, qui travaille avec des mineurs de monnaie numérique qui souhaitent ouvrir des opérations dans la province.