BRUXELLES, 19 février (Reuters) - La commissaire européenne à la Justice, Viviane Reding, a promis mardi la création d'une autorité de régulation européenne sur la protection des données qui pourra infliger de lourdes amendes à des groupes comme Google au nom des pays membres.

"Ce régulateur à guichet unique pourrait menacer une société qui n'obéit pas aux règles d'amendes allant jusqu'à deux pour cent de son chiffre d'affaires mondial", a déclaré Viviane Reding aux journalistes.

Priée de dire quel genre d'infraction pourrait valoir ce type d'amendes, la commissaire européenne a répondu: "Le cas d'école (de Google) en est clairement un."

Cette réorganisation de la protection des données dans l'Union européenne pourrait entrer en vigueur l'an prochain.

Le chiffre d'affaires de Google en 2012 s'est élevé à 50 milliards de dollars, ce qui signifie qu'une amende de 2% équivaudrait à un montant d'un milliard de dollars.

Aux termes de la législation européenne actuelle, seuls les pays membres peuvent imposer des amendes aux sociétés enfreignant les lois sur la confidentialité des données. Les amendes varient de 300.000 à 600.000 euros.

Les autorités européennes de protection des données personnelles ont annoncé lundi préparer d'ici l'été des mesures répressives contre Google, dont la politique en la matière est montrée du doigt.

"À la date du 18 février, les autorités européennes constatent que Google n'a pas apporté de réponse précise et opérationnelle à leurs recommandations", a annoncé la CNIL (Commission nationale de l'informatique et des libertés), qui a mené l'enquête pour le compte des autres CNIL européennes.

Rappelé à l'ordre mi-octobre, Google s'était vu donner quatre mois pour modifier ses règles en matière de gestion des données. Le régulateur demandait notamment une information plus claire des personnes, un meilleur contrôle de leurs données ou des précisions sur le délai de conservation de ces informations.

Google a déclaré de son côté avoir bien répondu à la CNIL le 8 janvier avec une liste des mesures qu'il a déjà prises pour répondre à ses préoccupations. (Claire Davenport; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)