Après la Commission nationale Internet et Libertés (Cnil) et certains concurrents comme Microsoft ou Expedia, c'est au tour de la Commission européenne de s'exprimer sur les pratiques du géant du web. Suite aux plaintes de particuliers espagnols pour atteinte à la vie privée, Google devra se conformer au droit européen. Mais il ne sera visiblement pas forcé de retirer les données sensibles pouvant nuire aux individus, au nom de la liberté d'expression, a argué l'avocat général de la Cour de justice de l'Union européenne, Niilo Jääskinen.

"Une demande tendant à faire supprimer des informations légales et légitimes qui sont entrées dans la sphère publique serait constitutive d'une ingérence dans la liberté d'expression de l'éditeur de la page web", explique dans un communiqué la Cour de justice en reprenant les arguments de l'avocat général.

Un particulier avait attaqué Google sous prétexte que l'information, aujourd'hui erronée, selon laquelle sa maison était en vente, figurait toujours sur Google. Il considérait que cette inexactitude constituait une atteinte à la vie privée et devait disparaître. Quelque 180 autres procédures similaires ont été engagées en Espagne.

Si la Cour européenne semble contredire ce point, elle reconnait tout de même que Google doit se soumettre à la législation européenne, ce dont ce dernier se défendait.

Il y a une semaine, la Cnil avait sommé le groupe américain de revoir sa politique d'information et de compilation de données, jugeant trop opaque l'installation automatique de cookies ou l'utilisation des données de navigation des utilisateurs. Elle lui laisse jusqu'au 21 septembre pour se remettre en conformité avec ces règles avant d'exiger 150 000 euros d'amende.