Cette hausse, plus élevée que l'estimation la plus optimiste des économistes interrogés par Reuters, fait suite à un repli de 0,1% en juillet. Les économistes prévoyaient en moyenne un rebond limité à 0,7%, leurs pronostics allant de 0,2% à 2,0%.

"Ces chiffres sont très bons", commente Ralph Solveen, économiste chez Commerzbank. Il relève toutefois des facteurs ponctuels, comme certaines fermetures d'usines intervenues en juillet cette année pour les congés d'été, et s'attend à ce que la production fléchisse en septembre.

"Globalement, nous anticipons une croissance (du produit intérieur brut) robuste au troisième trimestre. Notre estimation est d'environ 0,6%", ajoute-t-il

La production a augmenté de 3,2% dans l'industrie manufacturière, sa plus forte hausse depuis mars 2010, et de 1,7% dans l'énergie, mais elle a diminué de 1,2% dans la construction, précise le ministère de l'Economie dans un communiqué. Au sein de l'industrie manufacturière, les biens intermédiaires ont augmenté de 1,7%, les biens d'investissement de 4,8% et les biens de consommation de 2,1%.

PERSPECTIVES POSITIVES

Les constructeurs automobiles ont largement contribué à cette croissance, indique le ministère, qui souligne également que les fermetures estivales ont été avancées dans certaines régions cette année.

La production industrielle s'est améliorée depuis le début de l'année, ajoute-t-il. "Le climat des affaires favorable et l'évolution positive des commandes industrielles laissent présager une poursuite de cette dynamique", dit-il.

La statistique des commandes à l'industrie, publiée vendredi, était elle aussi ressortie au-dessus des attentes en témoignant d'une solide demande à l'exportation, notamment en dehors de la zone euro.

L'économie allemande a enregistré une croissance de 0,7% au premier trimestre sur un an et de 0,6% au deuxième, sous l'impulsion de la consommation des ménages et de l'investissement public. L'activité dans le secteur de la construction et de la construction mécanique a également été soutenue.

Les principaux instituts économiques allemands ont relevé en septembre leurs prévisions communes de croissance à 1,9% pour l'ensemble de l'année et à 2% en 2018.

Le gouvernement allemand présentera mercredi ses nouvelles prévisions de croissance, mais également pour l'emploi et pour l'inflation.

"Les perspectives sont positives avec une demande intérieure soutenue par un taux de chômage réduit, une politique monétaire toujours accommodante et un environnement mondial favorable", explique Jennifer McKeaown, économiste chez Capital Economics.

L'économie pourrait même avoir bénéficié d'un petit effet post-électoral, dit-elle, ajoutant tabler sur une hausse du PIB allemand de 2,3% cette année.

Les menaces les plus grandes qui pourraient affecter l'économie allemande viennent de l'extérieur, estime Carsten Brzeski, économiste en chef chez ING Bank, citant un euro fort ou un possible ralentissement de l'économie américaine en l'absence d'une réforme fiscale.

Le ralentissement britannique en raison des conditions encore floues du Brexit et la Chine, qui pourrait s'avérer un redoutable concurrent pour les exportations allemandes, sont d'autres facteurs de risque, prévient-il.

(Avec Rene Wagner; Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français, édité par Véronique Tison)

par Michael Nienaber