Paris (awp/afp) - Au lendemain de résultats positifs, le groupe français de solutions de paiement Ingenico a présenté mercredi aux investisseurs son plan stratégique pour les trois prochaines années, avec un objectif affirmé de croissance annuelle moyenne de son chiffre d'affaires de 6% d'ici à 2021.

"Cette année doit nous permettre de repositionner le groupe avec comme ambition, pour 2021, de renforcer notre domination sur le secteur. Nous souhaitons être présents sur toute la chaîne de valeur des paiements", a expliqué le directeur général du groupe, Nicolas Huss, lors d'une conférence de presse téléphonique.

Le groupe compte notamment "accélérer la croissance profitable" sur son activité "Retail", qui correspond principalement aux paiements en ligne, mais également "restaurer la compétitivité" de son activité de terminaux de paiement ("B and A").

Un plan bien accueilli par les investisseurs: le titre Ingenico s'appréciait de 7,70% mercredi vers 13H00 (11H00 GMT) à la Bourse de Paris, dans un marché en légère hausse de 0,06%.

Ces derniers viennent également saluer les bons résultats du premier trimestre, marqués par une hausse de 29% du chiffre d'affaires à 753 millions d'euros qui a poussé Ingenico à revoir à la hausse ses perspectives.

Le groupe anticipe en effet désormais une croissance de 6% sur 2019, contre une fourchette entre 4% et 6% initialement attendue.

"Le sentiment du marché" à l'égard d'Ingenico "est en train de s'améliorer et le groupe semble être en passe de repartir, porté par une accélération de sa croissance organique", selon une note des analystes de Barclays

Le groupe avait connu une année 2018 difficile, du fait notamment de mauvais résultats de son activité de terminaux de paiement.

L'activité de paiements électroniques ("retail") progresse en effet de 44% (+11% en données comparables) sur la période, avec une croissance qui se retrouve dans l'ensemble des métiers alors que la branche "B and A" est de son côté en croissance de 14% (+12% en données comparables), avec en particulier une multiplication par deux du chiffre d'affaires de la zone Amérique Latine, alimentée par une très forte progression au Brésil.

"Pas question de céder une activité"

"Compte tenu de l'amélioration de la performance opérationnelle et la croissance organique nous améliorons le prix-cible" sur le titre du groupe, ajoute la note de Barclays.

Le patron d'Ingenico a par ailleurs confirmé que le groupe n'avait pas pour ambition de céder son activité de terminaux de paiements, dans laquelle il assure qu'il y a "encore énormément de possibilités de croissance mais également de poches de rentabilité".

"Il n'est pas question de céder une activité, il y a encore clairement beaucoup de possibilités", a-t-il insisté.

A l'inverse, si Ingenico mise sur sa croissance organique pour réaliser son plan stratégique, en se basant "sur un portefeuille d'actifs suffisamment intéressant qu'il nous faudra faire croître", il ne s'interdit pas de passer par des acquisitions, "selon les opportunités".

"Il nous manque aujourd'hui peu d'activités mais nous ne sommes pas encore assez présents aux Etats-Unis et c'est parmi les choses que l'on regarde. Si une opportunité se présente, nous la saisirons", a expliqué M. Huss.

Le groupe recule en revanche son objectif d'excédent brut d'exploitation (Ebitda) atteignant 700 millions d'euros, qui était initialement prévu pour 2020, et devrait désormais être réalisé un an plus tard.

"Nous espérions le réaliser en 2020 mais nous avons eu une année 2018 assez compliquée, qui s'est terminée par un changement à la tête du groupe, notre volonté est désormais de réussir à le relancer et d'atteindre cet objectif en 2021", a reconnu Nicolas Huss.

Ingenico est désormais dirigé par un tandem formé de Bernard Bourigeaud, président du conseil d'administration, et Nicolas Huss, directeur général, en lieu et place de son ancien PDG Philippe Lazare, parti en novembre dernier après 12 ans à la tête du groupe.

afp/rp