(Actualisé avec détails, citations, contexte)

par John Whitesides et Ginger Gibson

NEW YORK, 8 août (Reuters) - La Parti républicain était en passe mercredi de remporter une élection partielle à la Chambre des représentants dans l'Ohio mais ce sont les démocrates qui ont retrouvé l'espoir à trois mois des élections de mi-mandat où ils espèrent récupérer tout ou partie du Congrès.

En temps normal, le scrutin dans la 12e circonscription de l'Ohio, une zone peri-urbaine très conservatrice au nord et à l'est de la ville de Columbus, n'attire guère l'attention des commentateurs.

Mais à moins de 100 jours des "midterms", ce scrutin provoqué par la démission du représentant républicain sortant Pat Tiberi a pris valeur de test électoral.

Troy Balderson, désigné par le GOP, est crédité d'une courte avance avec 50,2% des voix contre 49,3% au démocrate Danny O'Connor qui a surfé sur une mobilisation de son électorat mais pour l'instant le résultat n'a pas été proclamé.

Il faut attendre le décompte de plus de 8.000 votes par procuration et de votes provisoires, ce qui va prendre onze jours. Si l'écart passait en-dessous de 0,5 point de pourcentage, nouveau décompte serait alors nécessaire.

L'écart de moins d'un point d'indice et de quelque 1.700 voix peut être interprété comme une mauvaise nouvelle pour les républicains dans une circonscription où Donald Trump l'avait emporté avec une avance de 11 points sur Hillary Clinton en 2016.

Cette circonscription très conservatrice est un fief des républicains depuis les années 80.

En temps normal, ils n'auraient pas eu besoin de se mobiliser comme ils l'ont fait pour espérer arracher une victoire sur le fil et éviter une humiliation.

Non seulement, Trump a fait le déplacement pour venir soutenir Troy Balderson mais le Parti républicain a mobilisé des moyens financiers quatre fois supérieurs à ceux des démocrates pour conserver cette circonscription.

Cette question du financement des différentes campagnes prévues en novembre inquiète le directeur général d'un super PAC (fonds de financement électoral) républicain qui a appelé tous les candidats à commencer à récolter plus d'argent.

Balderson remettra son mandat en jeu en novembre pour une période de deux ans.

Même s'il est battu, le Parti démocrate voit dans ce résultat des raisons d'espérer l'emporter lors des "midterms" où il a besoin de gagner 23 sièges pour s'emparer de la Chambre des représentants et deux sièges pour devenir majoritaire au Sénat.

"Cela m'incite à l'optimiste", a reconnu Tom Perez, président de la Commission nationale démocrate, sur CNN.

La chambre basse sera renouvelée en intégralité (435 élus) et le Sénat d'un peu plus d'un tiers, 35 sièges sur 100. Trente-six postes de gouverneurs sur les 50 existants doivent également être renouvelés.

Pour Donald Trump, le score de Troy Balderson est le résultat direct de son implication dans la campagne et de son déplacement dans cette 12e circonscription samedi.

Les candidats auxquels le président américain a apporté son soutien n'ont pourtant guère brillé mardi puisque son poulain Kris Kobach compte moins de 200 voix d'avance sur le gouverneur sortant du Kansas Jeff Colyer lors d'une primaire républicaine dans cet Etat.

(John Whitesides; Pierre Sérisier pour le service français)