par Mayumi Negishi et Mariko Katsumura

Le gouvernement japonais, déjà venu par trois fois à la rescousse de JAL au cours des dix dernières années, s'est engagé à soutenir la compagnie aérienne au cours du processus de restructuration qui passera par la suppression de près de 30% des effectifs de JAL.

"Le gouvernement du Japon apportera le soutien nécessaire à JAL jusqu'au terme de sa restructuration, garantissant un financement suffisant tout en recherchant la compréhension et la coopération des gouvernements étrangers afin de permettre la poursuite de ses activités", indique un communiqué.

Cette restructuration, pilotée par le fonds public de restructuration des entreprises Etic, se traduira par la suppression de 14 lignes internationales et 17 lignes intérieures, tandis que les effectifs seront ramenés à 36.201 personnes contre 51.862 en 2009 d'ici la fin de l'exercice fiscal 2012, selon un document du gouvernement japonais.

Dans son dossier de dépôt de bilan, JAL fait état d'un endettement de 2.300 milliards de yens au 30 septembre, ce qui fait de sa procédure de faillite la quatrième plus lourde jamais enregistrée au Japon.

ACTIONNAIRES "NETTOYÉS"

Elle passera également par un renouvellement de la flotte qui doit permettre à JAL de se doter de nouveaux appareils, moins gourmands en carburants.

Dans un communiqué, l'Etic (Enterprise Turnaround Initiative Corp of Japan) assure qu'il soutiendra le transporteur dont le capital sera réduit de 100% et qu'il y aura une annulation de dette de quelque 730 milliards de yens, supérieure à ce qui était attendu.

L'Etic précise en outre que JAL vise un chiffre d'affaires de 1.358 milliards de yens et un résultat d'exploitation de 115,7 milliards yens sur l'exercice qui sera clos au 31 mars 2012.

Le fonds public injectera pour sa part 300 milliards de yens (2,3 milliards d'euros) environ dans le transporteur et lui ouvrira une ligne de crédit de 600 milliards (4,6 milliards d'euros).

L'action JAL, qui a perdu près de 90% de sa valeur depuis le début du mois, sera radiée de la cote le 20 février, a annoncé TSE, l'opérateur de la Bourse de Tokyo. Avec une capitalisation de l'ordre de $150 millions, JAL vaut moins qu'un seul Boeing 747.

"J'ai l'impression que ce que nous découvrons là est pire que ce que nous attendions", commente Koichi Ogawa, gestionnaire de portefeuille chez Daiwa SB.

"Ce que cela montre, c'est que l'Etat ne prendra pas totalement le contrôle d'un groupe, ayant dit qu'il laisserait tomber les sociétés mal gérées."

La faillite de JAL pose en outre la question de la participation du transporteur japonais au sein de l'alliance commerciale Oneworld.

Delta Airlines cherche à attirer JAL hors de Oneworld pour lui faire intégrer l'alliance Skyteam dont elle est membre.

Depuis 1985, JAL tente de reconquérir la confiance du public après une catastrophe aérienne qui a causé la mort de 250 personnes, le bilan le plus lourd enregistré à ce jour dans le crash d'un seul avion.

Version française Nicolas Delame