Christine Lejoux,

Dow Jones Newswires

JP Morgan Chase, Citigroup et Wells Fargo donneront vendredi le coup d'envoi de la saison des résultats trimestriels dans le secteur bancaire américain. Bank of America Merrill Lynch, Goldman Sachs et Morgan Stanley leur emboîteront le pas la semaine suivante. Wall Street ne se berce pas d'illusion et anticipe une saison calamiteuse.

D'après les analystes interrogés par FactSet, JP Morgan devrait publier un bénéfice par action de 1,39 dollar au titre du troisième trimestre, soit un plongeon de 17% par rapport à la même période de l'an dernier. Le consensus table sur un résultat par action de 1,15 dollar pour Citigroup, en chute de 15%. Wells Fargo devrait faire mieux, avec un bénéfice par action attendu à 1,01 dollar au 30 septembre, en repli de "seulement" 4%. Mais les investisseurs attendront surtout de la banque, empêtrée dans un scandale lié à des pratiques commerciales illicites qui a entraîné la démission mercredi de son PDG John Stumpf, qu'elle présente un plan de sortie de crise.

Comme leurs rivales européennes, dans des proportions toutefois moindres, les banques américaines souffrent d'un environnement de taux très bas. Conséquence de la politique monétaire ultra-accommodante de la Réserve fédérale (Fed), la faiblesse des taux rogne les revenus d'intérêt que les banques tirent de la transformation de ressources à court terme en crédits à long terme.

Rebond des cours de Bourse depuis les plus bas de février

La capacité des établissements bancaires à augmenter leur volume de prêts aux particuliers et aux entreprises est donc cruciale pour limiter la pression sur les marges nettes d'intérêt. La consommation des ménages américains s'est bien portée de juillet à septembre, augurant d'une bonne tenue des demandes de crédits. Les entreprises se sont sans doute montrées plus frileuses, les incertitudes liées au Brexit ayant retardé certaines décisions d'investissement.

La décision inattendue du Royaume-Uni de sortir de l'Union européenne, avec pour corollaire une hausse de la volatilité sur les marchés financiers, aura vraisemblablement pesé aussi sur certaines activités de banque de financement et d'investissement (BFI), comme le conseil en fusions-acquisitions.

Ces perspectives mitigées n'ont pas empêché les cours de Bourse des banques américaines de rebondir depuis leurs planchers du mois de février, lorsque la très grande nervosité des marchés avait plombé leurs activités de BFI. L'indice Dow Jones des groupes bancaires américains ne cède plus que 3,6% depuis le début de l'année, alors que le Dow Jones Industrial Average et le S&P 500 progressent respectivement de 4,5% et de 5,4%.

La perspective d'une hausse des taux de la Fed est pour beaucoup dans le regain de tonus du secteur bancaire américain en Bourse. Les investisseurs n'ont plus qu'à espérer que la banque centrale la plus puissante du monde passe enfin à l'action.

-Christine Lejoux, Dow Jones Newswires ; 33 (0)1 41 27 48 14 ; christine.lejoux@dowjones.com ed : ECH - VLV