par Juliette Rouillon

Le promoteur, qui a annoncé une perte nette de 29,8 millions d'euros pour l'exercice 2008-2009 clos fin novembre, devrait commencer à entrevoir une amélioration en 2009-2010 et à profiter de la récente reprise des réservations de logements, a déclaré Guy Nafilyan au cours d'une interview accordée à Reuters à l'occasion de la publication des résultats annuels.

Ces réservations, qui ont rebondi au quatrième trimestre de 128,7% en valeur à 315 millions d'euros et de 20,2% en volume à 1.382 logements, ont encore progressé de 111% en valeur et de 89% en volume au cours des sept premières semaines de 2009-2010, a précisé Guy Nafilyan.

Mais ce rebond de la demande, soutenue à bout de bras par les mesures de soutien de l'Etat, ne devrait se refléter pleinement dans les résultats du groupe qu'en 2011, a-t-il ajouté.

"Cette année (2009) était une année d'ajustement, nous avons pris des mesures difficiles. Maintenant, nous nous préparons à un retour à un résultat net positif. (...) Nous avons fait un très gros travail de réajustement de nos terrains, de nos produits, de nos implantations. Maintenant il faut préparer un bon exercice 2010 et surtout un très bon 2011", a expliqué le P-DG.

CAPACITÉ FINANCIÈRE DE 300 MILLIONS D'EUROS

Depuis la fin de 2007, K&B, détenu à 85% par PAI Partners, a travaillé à dégager de la trésorerie et à réduire sa dette, au prix d'une baisse spectaculaire de ses marges bénéficiaires en 2009. Son taux de marge brute est passé de 18,2% en 2007-2008 à 13,6% en 2008-2009.

Au cours de ces deux dernières années, le promoteur a réduit drastiquement ses coûts de production, bradé ses logements conçus avant la crise, revu en baisse la valorisation de ses terrains et adapté son offre de logements, notamment en se recentrant sur les plus grandes villes de France.

Entre novembre 2008 et novembre 2009, son endettement a été réduit de 36,4% à 268,5 millions d'euros. Au 30 novembre, le promoteur disposait d'une capacité financière de près de 300 millions d'euros, a précisé Guy Nafilyan.

Le groupe s'est également concentré sur le marché des premiers acheteurs, dont beaucoup bénéficient du prêt à taux zéro, ainsi que des investisseurs individuels, attirés par les réductions fiscales prévues dans le cadre du dispositif dit "Scellier".

"Le marché français du logement neuf est un marché soutenu. Au total, environ 100.000 logements devraient être réservés en 2009, dont à peu près 65.000 en Scellier et seulement 35.000 en accession à la propriété, le chiffre le plus bas depuis 15 ans, dont les deux tiers aux premiers acheteurs", a déclaré Guy Nafilyan.

Quant au marché des seconds acheteurs, largement bloqué par la paralysie du marché des logements anciens, il pourrait se réveiller à partir du second semestre 2010, a-t-il estimé.

Guy Nafilyan se dit "confiant mais "très prudent" dans son appréciation du marché du logement, qui reste selon lui "convalescent".

En 2008-2009, le promoteur a vu son chiffre d'affaires diminuer de 19,8% à 934,9 millions d'euros et son bénéfice opérationnel courant baisser de 71,8% à 25 millions d'euros.

K&B, qui revendique une part de marché de 10 à 15% dans les grandes villes, figure parmi les plus gros promoteurs de logements en France aux côtés de Nexity et de Bouygues.

Edité par Danielle Ruquié