* Les ventes de Gucci reculent de 1,9%

* Bottega Veneta ralentit, Saint Laurent reste très dynamique

* Puma surperforme avec une hausse de 6,2% (Actualisé avec détails, conférence téléphonique)

par Pascale Denis

PARIS, 23 octobre (Reuters) - Kering a maintenu le cap de sa croissance organique au troisième trimestre grâce à l'accélération de Puma, tandis que Gucci a poursuivi sa baisse et que Bottega Veneta a ralenti la cadence, dans un secteur du luxe plombé par la faiblesse du marché chinois, la chute des achats des touristes russes et les remous politiques à Hong Kong.

Les ventes du groupe ont totalisé 2,61 milliards d'euros, un chiffre légèrement supérieur au consensus Thomson Reuters I/B/E/S de 2,58 milliards, enregistrant une hausse de 3,3% en données publiées et de 4,4% à données comparables, en ligne avec les 4% du premier semestre et les attentes des analystes.

Pour la première fois depuis longtemps, les performances de la division de mode sportive, principalement constituée de Puma, ont dépassé celles des marques de luxe.

L'équipementier sportif, qui récolte les fruits de son plan de relance et de sa nouvelle offre de chaussures plus techniques, a vu sa croissance organique atteindre 6,2% tandis que l'ensemble des griffes de luxe ont signé une progression limitée à 3,5%.

Gucci reste sous pression, la marque phare du groupe, qui pèse pour environ 65% de ses profits, recule encore de 1,9% après une baisse de 2,4% au deuxième trimestre (les attentes des analystes allaient d'une stabilisation à un recul de 1%) alors que Kering avait dit tabler sur un redressement des performances du maroquinier florentin au deuxième semestre.

La marque reste en recul en Chine mais "les tendances se stabilisent" aux dires du directeur financier, Jean-Marc Duplaix, tandis que la baisse atteint deux chiffres à Hong Kong. Les ventes baissent aussi en Europe, touchées par de moindres flux touristiques en provenance de Chine et de Russie.

GUCCI A "TOUCHÉ UN POINT BAS"

Elle est cependant parvenue à stabiliser les ventes de son réseau de magasins dans le monde (79% du chiffre d'affaires) grâce à de bonnes performances aux Etats-Unis et au Japon, tandis qu'elle a reculé de 8% chez les distributeurs.

"La faiblesse de la division luxe vient encore une fois de Gucci, malgré des bases de comparaison favorables", souligne Eva Quiroga, analyste d'UBS, qui met en exergue des tendances "peu inspirantes" dans les réseaux de magasins de la griffe.

Le directeur financier s'est refusé, lors d'une conférence téléphonique avec la presse, à toute indication sur le calendrier d'un retour à la croissance de Gucci, indiquant simplement qu'elle avait "probablement touché un point bas à la fin du premier semestre".

Il a aussi expliqué une partie du recul par une diminution volontaire de l'offre de petite maroquinerie et de bagages chez les détaillants, diminution qui participe de la stratégie de repositionnement de la marque sur des produits plus haut de gamme et sans logos.

Gucci comme Louis Vuitton, propriété du groupe LVMH , souffre d'un contexte macro-économique et politique peu porteur pour le luxe, comme d'un appétit grandissant des classes moyennes-supérieures des pays émergents pour des marques plus pointues et moins visibles.

Elle fait cependant moins bien que Vuitton, qui a grappillé un peu moins de 2% sur le trimestre.

Bottega Veneta a ralenti quant à elle la cadence (+10,8%), tandis que Saint Laurent a signé une nouvelle brillante performance (+27,5%).

Les autres marques de mode du pôle luxe (Balenciaga, Stella Mc Cartney ou Alexander McQueen) ont enregistré une croissance de 5% tirée par une hausse de plus de 10% chez Balenciaga.

A l'inverse, les montres (Girard-Perregaux) ont souffert en Asie tandis que le joaillier Boucheron a pâti de sa forte exposition au Japon où les ventes ont subi d'importantes distorsions liées à un relèvement de TVA en avril.

Le communiqué : http://bit.ly/1sd3ZDI

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(Pascale Denis, édité par Véronique Tison)

Valeurs citées dans l'article : LVMH, KERING, HERMES INTL