Kingfisher signe la plus forte baisse du FTSE 100 britannique après avoir annoncé un plan de transformation sur cinq ans dont le coût est estimé à 800 millions de livres sterling pour un bénéfice attendu de 500 millions de livres supplémentaires par an. En 2014/2015, le bénéfice net imposable du distributeur s'est élevé à 675 millions de livres. La perspective d'un retour aux actionnaires chiffré à 600 millions de livres au cours des trois prochaines années, notamment via des rachats d'actions qui s'ajouteront au versement du dividende annuel, n'a pas plus reçu les faveurs des investisseurs.

Dans le détail, Kingfisher espère générer 350 millions de bénéfice annuel supplémentaire en simplifiant son offre aux clients.

Le deuxième pilier du plan de la chaine de magasins de bricolage britannique concerne le digital. Kingfisher a l'intention d'investir dans sa plateforme de e-commerce : le coût total de ces mesures prises pour développer l'activité en ligne du groupe est chiffré à 210 millions de livres. Le distributeur espère tirer d'internet 50 millions de livres de bénéfice net annuel supplémentaire d'ici cinq ans.

Enfin, Kingfisher va travailler sur l'amélioration de son efficacité opérationnelle, pour un coût estimé à 110 millions de livres. Le groupe mettra notamment l'accent sur la simplification de ses fonctions support comme le marketing, la logistique ou l'informatique. Les distributeurs ont l'habitude de rassembler ces postes de dépenses sous le terme de "goods-not-for-resale" (GNFR). Kingfisher estime qu'il peut unifier 90% de ces dépenses chiffrées à 1,2 milliard de livres.

Kingfisher commence donc 2016 avec ce nouveau plan stratégique dans un contexte difficile pour le groupe. Ce dernier est notamment confronté à des baisses de ventes sur son principal marché, la France, où il opère sous les marques Castorama et Brico Dépôt. Or, l'Hexagone est le premier contributeur au résultat opérationnel du groupe. L'an dernier, Kingfisher avait tenté de renforcer ses positions en France avec l'acquisition finalement avortée de Mr.Bricolage.

Dans le même temps, le distributeur britannique est confronté à une concurrence accrue sur son marché domestique, le Royaume-Uni, après l'achat de Homebase par Westfarmer.