Contexte. En 2009, les médias français ont subi une chute de 1,5 milliard d'euros de leurs recettes publicitaires. Selon les professionnels, la presse subit la crise la plus grave de son histoire, provoquée par un effondrement de ses revenus publicitaires. Cette évolution intervient dans une période très délicate pour la presse écrite, déjà fragilisée par l'essor d'Internet et l'apparition de contenus disponibles gratuitement. L'an passé, la presse écrite a donc dû affronter une érosion de son lectorat. Selon l'étude Epiq (Etude de la presse d'information quotidienne) réalisée par Audipresse, 23,6 millions de français, âgées de quinze ans et plus, ont lu au moins un titre de presse quotidienne l'an dernier contre 24,3 millions en 2008, soit un recul de 2,8%. Toutes les catégories sont touchées : les quotidiens régionaux (-3,3% d'audience), comme les quotidiens nationaux (-6,9%), ou la presse hebdomadaire régionale (-1,9%). Crise oblige, seule l'audience des journaux gratuits a progressé (+1,4% par rapport à 2008). Ces mauvaises performances se reflètent dans les résultats publiés par les grands groupes de médias. Ainsi Lagardère a affiché un bénéfice net part du groupe en chute à 137 millions d'euros, contre 593 millions en 2008. Cela provient des mauvais résultats de Lagardère Active, qui contient ses activités presse et audiovisuel.

Perspectives et enjeux. L'institut d'études américain Outsell prévoit une évolution historique cette année : il estime que les investissements publicitaires des annonceurs sur Internet devraient dépasser pour la première fois aux Etats-Unis ceux de la presse traditionnelle. Après enquête auprès de quelque 1.000 annonceurs américains, il ressort qu'ils ont prévu de consacrer 32,5% de leurs dépenses publicitaires au numérique (notamment liens sponsorisés et bannières), contre 30,3% seulement à la presse papier. Pourtant les professionnels estiment que ce sont toujours les supports de presse traditionnelle qui constituent la principale source d'information du public. Ils la diffusent sur papier ou à travers leurs sites web. Les nouveaux médias (tels que les blogs, sites ou réseaux sociaux) ne produisent qu'une part très marginale de cette information (4%). Ils ne font souvent que reprendre des informations issues des médias traditionnels. Toutefois, ils ont un avantage de taille : la vitesse de diffusion de l'information. Ils sont les champions des " breaking news", c'est-à-dire des nouvelles urgentes.

Pour comprendre. Le secteur des médias regroupe deux types d'acteurs: les géants généralistes ou diversifiés, et les groupes spécialisés, qui opèrent sur un seul média qu'il s'agisse de la télévision, de la radio, du cinéma ou de la presse. Industrie de coûts fixes, le segment de la communication dépend fortement de l'évolution du marché publicitaire, qui est très liée à l'état de l'économie.