Le constructeur des avions de combat Rafale et Mirage et des jets Falcon compte livrer cette année 70 avions d'affaires Falcon contre 66 en 2012, soit un de plus que prévu.

Dassault Aviation espère également augmenter cette année le nombre de ses prises de commandes de Falcon, après en avoir engrangé 58 l'an passé contre 36 en 2011 et un solde négatif en 2010.

"Les commandes repartent mais pas aussi vite qu'on le souhaiterait", a noté lors d'une conférence de presse Eric Trappier, qui a succédé début janvier à Charles Edelstenne au poste de PDG de l'avionneur. "La crise est bien plus longue que ce que chacun avait pu imaginer."

L'Asie ne remplit pas toutes ses promesses, avec un marché indien très calme et des commandes temporairement moins fournies en Chine. Dassault Aviation compte pour l'instant sur la Russie, l'Amérique du Sud et l'Europe du Nord, en attendant le redémarrage encore à confirmer de l'Amérique du Nord, le premier marché du monde pour l'aviation d'affaires.

Eric Trappier a confirmé à des journalistes viser 15-20 ventes cette année du Falcon 2000S, un avion d'entrée de gamme qui vient d'obtenir sa certification et dont la première livraison est prévue au deuxième trimestre.

Dassault Aviation devrait également présenter à l'automne un nouveau jet, le SMS ("Super Mid-Size"), dont la mise en service est prévue pour fin 2016. Il vise le segment intermédiaire du marché, le haut de gamme étant assuré par le Falcon 7X.

Dans le secteur militaire, qui a représenté l'an passé 53% de son chiffre d'affaires, Dassault Aviation vise à nouveau 11 livraisons de Rafale cette année, conformément au plan de marche conclu avec l'armée française.

Dassault Aviation espère surtout signer cette année avec l'Inde un contrat pour 126 Rafale, d'un montant total estimé à environ 15 milliards de dollars, en négociations depuis janvier 2012. Deux sources au ministère indien de la Défense ont indiqué à la mi-février que la signature pourrait intervenir en juillet, un délai qu'Eric Trappier n'a pas confirmé.

ESPOIRS AUX ÉMIRATS ET EN MALAISIE POUR LE RAFALE

De son côté, le Brésil a une nouvelle fois repoussé la semaine dernière de six mois, jusqu'au 30 septembre, la date limite de son appel d'offres pour 36 avions de combat. Le Rafale est opposé au F/A-18 Super Hornet de Boeing et au Gripen du suédois Saab pour ce contrat estimé à plus de quatre milliards de dollars.

La présidente brésilienne Dilma Rousseff n'a pas exprimé de préférence parmi les trois candidats, mais Boeing paraît actuellement le mieux placé, grâce notamment à ses efforts pour approfondir son partenariat stratégique avec l'avionneur brésilien Embraer.

"Nous avons d'autres atouts que Boeing. Nous ne sommes pas américains, je ne sais pas si c'est un avantage ou un inconvénient", a dit Eric Trappier à des journalistes.

"Nous avons des capacités dans le domaine de la technologie, de coopérer avec les industriels brésiliens sans état d'âme, sans avoir besoin du vote du parlement américain", a-t-il rappelé.

Dassault Aviation est également candidat pour un contrat d'avions de combat en Malaisie dont les contours devraient être définis à l'issue des élections législatives attendues dans les prochaines semaines.

La France a en outre repris espoir de vendre 60 Rafale aux Emirats arabes unis, après un coup de froid dans les négociations fin 2011, lorsque le pays avait jugé l'offre française "non compétitive et irréalisable".

L'avionneur, dont l'actionnaire majoritaire est le Groupe industriel Marcel Dassault (GIMD) avec 50,55% du capital, prévoit de verser un dividende de 9,30 euros par action au titre de 2012 contre 8,50 euros pour 2011.

Le groupe a amélioré son résultat net ajusté de 25% à 524 millions d'euros l'an passé, tandis que sa marge opérationnelle a progressé de 2,5 points à 13,9% et que son chiffre d'affaires a bondi de 19% à 3,941 milliards.

L'action Dassault Aviation, dont le flottant ne représente que 3% du capital, prend 0,27% à 899,9 euros à 13h10, donnant une capitalisation de 9,1 milliards.

Avec Noëlle Mennella, édité par Dominique Rodriguez

par Cyril Altmeyer