Zurich (awp) - Le chimiste spécialisé et sous-traitant de l'industrie pharmaceutique Lonza doit délivrer mardi 26 avril sa traditionnelle appréciation non chiffrées sur les trois premiers mois de l'année. Les observateurs s'attendent dans l'ensemble à un nouvel auto-satisfecit.

L'industriel bâlois réalise habituellement quelque 60% de ses revenus sur la première moitié de l'exercice et doit avoir de surcroît profité cette année de lancements de nouveaux produits. L'attention des analystes se concentrera prioritairement sur les segments du traitement des eaux et de la protection du bois.

Le premier constitue depuis des années une épine dans le pied de Lonza, particulièrement pour les produits de nettoyage des piscines. Le groupe entend se réorienter vers les clients industriels, artisanaux ou encore communaux.

Après avoir tenu pendant longtemps le rôle de vitrine pour Lonza, les produits pour le bois ont aussi commencé à causer soucis au cours des deux dernières années, sur fond de ralentissement de la demande. Des mesures de redressement ont été adoptées, qui produisaient les résultats escomptés lors du dernier pointage fin janvier.

La rentabilité du site de Viège devait encore être renforcée, avait alors indiqué le directeur général (CEO) Richard Ridinger. L'usine haut-valaisanne est la plus importante du groupe. Différentes mesures avaient été annoncées, dont la suppression de 90 emplois sur trois ans. La restructuration devait être encore menée dans différentes domaines. "Nous ne sommes encore pas tout à fait satisfaits des mesures et de leurs effets", avait admis le patron.

Ce dernier doit un point sur la situation dans le courant du premier semestre. "Je ne peux pas encore dire dans quelle direction nous allons avec ce site", avait-il reconnu. Toute mesure drastique est néanmoins écartée.

L'unité Pharma&Biotech, qui représente quelque 40% des revenus du groupe mais dispose de marges plus généreuses, a ces dernières années renforcé ses capacités de production à large échelle. Ces activités expriment généralement leur potentiel plutôt en seconde moitié d'année.

RUMEURS DE FUSIONS-ACQUISITIONS

Des échos de presse attribuaient récemment des vues par Lonza sur son concurrent américain Catalent, disposant d'une capitalisation boursière de 3,7 mrd USD. Cette valorisation en ferait un gros gibier pour le chimiste rhénan, qui n'avait à l'époque pas souhaité commenter les supputations. D'optimistes observateurs attendent d'éventuelles déclaration de la direction à ce sujet.

La dernière grande acquisition de Lonza date pour l'heure de 2011, lorsqu'il a acheté Arch Chemicals pour 1,4 mrd USD, un fabricant américain de biocides. En raison de l'endettement élevé, le nouveau directeur général Richard Ridinger avait refusé de considérer d'autres achats. Récemment, Lonza s'est montré à nouveau ouvert sur la question, envisageant de petites à moyennes acquisitions.

Pour l'année en cours, le groupe rhénan s'attendait fin janvier à une croissance de l'Ebit de base de plus de 5%. Pour le CEO, ces prévisions ne sont pas prudentes, mais "sérieuses". L'état du carnet de commandes en janvier ne permet pas une visibilité suffisante, avait-il assuré. Le montant des investissements prévus pour 2016, de 300 mio CHF, est supérieur à celui des années précédentes.

Lonza avait confirmé ses objectifs à moyen terme, avec notamment un résultat brut d'exploitation (Ebitda) de base approchant 1 mrd CHF. La croissance des ventes devrait se situer en dessous de 5% en moyenne par an.

Le titre a égaré depuis début janvier 1,7%, après avoir décroché le 19 avril un plus haut historique. La performance 2015 s'était avérée impressionnante avec une escalade de 45%.

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