Le Premier ministre turc Tayyip Erdogan a dit samedi s'être mis d'accord avec la chancelière allemande Angela Merkel sur une "gestion conjointe" des deux entreprises, une formule qui a décontenancé les principaux experts du secteur.

S'il semble qu'Ankara a l'intention de vendre une participation stratégique dans une compagnie aérienne qui dessert encore l'un des rares pays en Europe et au Moyen-Orient à connaître une forte croissance économique, les analystes soulignent que Lufthansa n'a ni les moyens ni l'envie de se lancer dans une acquisition.

Prise en tenaille entre la cherté des prix du carburant et la concurrence à la fois des compagnies aériennes à bas coûts et de celles du Golfe, Lufthansa veut diminuer ses coûts de 1,5 milliard d'euros.

Cela fait un moment que la compagnie allemande et Turkish Airlines coopèrent, en raison surtout de l'importante communauté turque en Allemagne.

Les deux entreprises sont toutes deux membres de l'alliance commerciale Star Alliance et détiennent chacune 50% de SunExpress, une compagnie charter.

"Maintenant, il s'agit d'aller un peu plus loin dans cette coopération", déclare Hamdi Topcu, président de Turkish Airlines, cité par le journal Milliyet dans son édition du lundi.

Selon le Financial Times Deutschland daté du mardi, les deux compagnies discutent d'un échange de participations en vue notamment de la mise sur pied d'une nouvelle coentreprise.

Le journal, qui cite des sources internes aux entreprises, ajoute toutefois qu'une fusion n'entre pas dans le cadre des négociations.

Un porte-parole de Lufthansa s'est refusé à tout commentaire.

Après avoir gagné jusqu'à 5% en séance, le titre Turkish Airlines a fini en hausse de 2,63% à 4,29 lires. A Francfort, l'action Lufthansa a perdu 0,89% à 12,19 euros.

Daren Butler et Marilyn Gerlach, Benoit Van Overstraeten pour le service français

Valeurs citées dans l'article : Deutsche Lufthansa AG, Turk Hava Yollari AO