Sa chaîne vedette M6 a vu ses recettes publicitaires reculer de 7,0% à 123,9 millions d'euros entre juillet et septembre, en dépit d'audiences restées globalement stables sur la période après plusieurs trimestres de progression.

La baisse n'épargne pas les chaînes numériques du groupe, dont la locomotive W9, qui ont également vu leurs recettes publicitaires reculer sur le trimestre.

Le groupe a été davantage touché par un recul en volume des investissements publicitaires sur la période que par une évolution défavorable des prix, précise-t-on chez M6.

Les chaînes gratuites, dont les ressources sont alimentées en grande partie par la publicité, sont particulièrement sensibles aux aléas de la conjoncture qui conduisent certains annonceurs à réduire leurs dépenses de communication.

L'économie française a affiché une croissance nulle au cours des trois derniers trimestres et de nombreux économistes s'attendent à ce qu'elle subisse une contraction au cours de la dernière partie de l'année.

Ce contexte morose a pesé sur l'activité du numéro trois mondial de la publicité, le français Publicis, qui a signé une croissance nettement plus faible que prévu au troisième trimestre.

Le concurrent de M6, TF1, doit quant à lui publier ses comptes trimestriels mardi la semaine prochaine.

En incluant l'ensemble des activités du groupe M6, présent notamment dans la vente à distance, les droits audiovisuels ou encore le football avec le club des Girondins de Bordeaux, le chiffre d'affaires s'est établi à 283 millions, contre 299 millions lors de la période correspondante l'an dernier.

POURSUITE DE L'OPTIMISATION DES COÛTS

Le marché, qui avait largement anticipé cette rentrée publicitaire difficile pour les chaînes de télévision, tablait en moyenne sur un chiffre d'affaires de 280 millions, selon un consensus de la rédaction basé sur les estimations de six analystes.

M6 ne communique pas de prévision pour l'ensemble de l'exercice.

Son président du directoire, Nicolas de Tavernost, avait estimé mi-octobre que le marché publicitaire de la télévision en France devrait reculer à 3,3 milliards d'euros cette année contre 3,496 milliards en 2011, et subir une nouvelle baisse l'an prochain.

"Dans un climat économique dégradé, le groupe va poursuivre l'optimisation de ses coûts opérationnels tout en préservant la dynamique de performance de ses programmes", commente le groupe dans un communiqué.

Dans ce contexte publicitaire chahuté, le groupe doit lancer le mois prochain "6Ter" sur la télévision numérique terrestre, qui deviendra la troisième chaîne gratuite du groupe.

Avant la publication du chiffre d'affaires, l'action de M6 a clôturé en repli de 1,49% à 10,89 euros. Depuis le début de l'année, elle affiche un recul de 5,5% à comparer à la baisse de 10,4% de TF1.

Gwénaëlle Barzic, avec Leila Abboud, édité par Cyril Altmeyer

Valeurs citées dans l'article : TF1, METROPOLE TV