Julien Saada, président et co-fondateur de Maesa, revient sur la publication financière de la semaine et sur le projet d'offre publique dont fait l'objet le groupe.

Cercle Finance: Quel regard portez-vous sur les résultats semestriels et le chiffre d'affaires du troisième trimestre, publiés cette semaine?

Julien Saada: Les chiffres annoncés par le groupe apparaissent totalement en ligne avec nos attentes.

Au premier semestre, rappelons-le, peu significatif, nous sommes parvenus à réduire les pertes et afficher des performances solides quant à la division Beauty aux Etats-Unis.

En revanche, la croissance délivrée en Europe et par la division Home ne peut constituer un motif de satisfaction.

Nos résultats semestriels, bien que contrastés, sont en amélioration par rapport à l'an passé.

Au troisième trimestre, nous observons un ralentissement de la croissance mais le chiffre d'affaires sur neuf mois poursuit sa progression.

Pour le quatrième trimestre, le groupe dispose d'une grande visibilité grâce aux commandes engrangées.

Nous nous orientons sur une année stable en termes de chiffre d'affaires, ou très légèrement en croissance, avec une rentabilité en redressement.

CF: Sur quels éléments le groupe compte-t-il s'appuyer pour améliorer sa profitabilité?

JS: Maesa va mettre l'accent tout particulièrement sur le contrôle des coûts et le maintien des marges.

Parmi nos priorités, figurent également le développement de la relation avec les grands comptes et la reprise d'une croissance organique.

CF: Appréhendez-vous la dégradation de l'environnement macroéconomique?

JS: Nous ne nous inquiétons pas outre-mesure, au regard des risques limités à court-terme, tout en adoptant un comportement prudent.

Le segment des marques de distributeurs au sein duquel nous opérons s'avère plutôt dynamique. Par conséquent, nous tablons sur un gain progressif de parts de marché de ce segment à l'intérieur du secteur global des parfums et cosmétiques.

CF: Enfin, Maesa fait actuellement l'objet d'un projet d'offre publique, au prix de 13 euros par action, déposé par Fashion & Beauty Group qui effectuerait une procédure de retrait obligatoire dès lors que le solde des actions non détenues ne représenterait pas plus de 5% du capital ou des droits de vote.

Pourquoi cette envie de quitter les marchés financiers?

JS: Pour plusieurs raisons. Tout d'abord, nous souhaitons nous affranchir de la cotation pour échapper à la contrainte de diffusion de nombreuses informations et à la pression court-termiste qui nous empêche pour le moment de déployer un véritable plan à horizon cinq ans.

Par ailleurs, nous n'entrevoyons pas de besoin fort en financement à l'avenir et ne souhaitons plus, pour le moment, effectuer d'autres opérations de croissance externe. Maesa a réalisé suffisamment d'acquisitions jusqu'ici et a désormais pour objectif de se concentrer sur son périmètre actuel.

J'ajouterai que la valeur nous paraît maintenant endormie et nous n'avons pas beaucoup d'espoir d'assister à un rebond, compte tenu du contexte économique actuel.

Maesa pourrait donc être retiré de la cote avant la fin de l'année, si l'opération se déroule tel que prévu.

Nous quitterions alors le marché sans amertume et sans regrets non plus, plutôt satisfaits d'avoir tenté l'expérience mais heureux de retrouver notre liberté.

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