New York (awp/afp) - Le fabricant américain de jouets Mattel a vu le cours de son action dégringoler vendredi à Wall Street après avoir annulé une émission obligataire suite à la plainte d'un "lanceur d'alerte".

Le groupe, qui produit les célèbres poupées Barbie, a indiqué jeudi dans un document officiel avoir "suspendu" l'opération afin de pouvoir enquêter sur une "lettre d'un lanceur d'alerte anonyme".

Mattel, qui envisageait de refinancer sa dette à hauteur de 250 millions de dollars, devait finaliser son offre jeudi.

"L'entreprise a l'intention de refinancer sa Dette Senior qui arrive à maturité en octobre 2020 avant l'échéance", a précisé le groupe californien.

Le titre perdait 15,6% et s'échangeait à 11,32 dollars vers 18H00 GMT.

Plusieurs analystes ont souligné que la suspension d'émission obligataire était une mesure inhabituelle, la chute de l'action vendredi en cours d'échange témoignant des incertitudes autour de la situation financière du groupe.

Mais le peu d'information dans le document de Mattel ne permettait pas d'émettre d'hypothèse fiable sur les motifs de la plainte du lanceur d'alerte, ont ajouté les analystes.

"On pourrait se dire que c'est quelque chose qui a un rapport avec une composante financière, mais est-ce significatif ou négligeable ? Nous manquons de repères", a réagi Jaime Katz de Morningstar.

Camilla Yanushevsky, analyste pour CFRA, a ajouté que le document était de nature à renforcer les inquiétudes autour de la situation financière de Mattel et du montant de sa dette.

Le directeur général de Mattel Ynon Kreiz a indiqué que le groupe était dans une phase de "transformation sur plusieurs années", ayant procédé à des réductions de coûts administratifs et de production, et développant de nouveaux projets, dont un film "Barbie" avec l'actrice Margot Robbie.

Le groupe a enregistré une perte nette de 108 millions de dollars au deuxième trimestre 2019, contre un trou de 240,9 millions à la même période il y a un an.

Les résultats ont été plombés par le rappel mondial de 4,7 millions de transats pour bébés de la marque Fisher-Price, après un avertissement des autorités américaines qui évoquent une trentaine de décès de nourrissons en dix ans.

afp/rp