New York (awp/afp) - Wall Street reculait à la mi-séance lundi, s'interrogeant sur les priorités du nouveau président américain Donald Trump et s'inquiétant de ses accents protectionniste en matière économique: le Dow Jones reculait de 0,38% et le Nasdaq de 0,48%.

Vers 17H00 GMT, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average perdait 74,72 points à 19.752,53 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 26,59 points à 5.528,74 points. L'indice élargi S&P 500 concédait 12,45 points, soit 0,55%, à 2.258,86 points.

"La combinaison de sa rhétorique très conflictuelle au cours du week-end, ajoutée à la priorité apparente en termes de calendrier accordée aux questions commerciales fait monter les craintes de protectionnisme, crée un environnement d'aversion au risque et fait baisser les marchés d'actions", a expliqué Karl Haeling de Landesbank Baden-Württemberg.

Donald Trump a signé lundi l'acte de retrait des Etats-Unis du traité de libre-échange transpacifique (TPP), et il a affirmé dimanche qu'il allait rapidement commencer à renégocier l'Accord de libre-échange nord-américain (Alena) avec les dirigeants du Canada et du Mexique.

Cette perspective, peu engageante pour une Bourse de New York traditionnellement favorable au libre-échange, a en partie éclipsé les annonces de Donald Trump concernant les allégements de régulations et les baisses d'impôts.

Recevant 12 dirigeants d'entreprise à la Maison Blanche lundi matin, il leur a promis des baisses "massives" d'impôts et a affiché sa volonté de réduire la réglementation "de 75%, peut-être plus", sans donner la moindre précision sur la nature exacte des réformes envisagées.

Ces propos et "les commentaires positifs des chefs d'entreprises qui l'ont rencontré n'ont absolument pas fait bouger le marché", a jugé Karl Haeling.

Wall Street avait fortement progressé dans la foulée de l'élection de Donald Trump, les investisseurs préférant alors se concentrer sur ses promesses de réduction d'impôts, de dérégulation et de relance des dépenses d'infrastructure et laissant de côté ses déclarations concernant le commerce international.

- Qualcomm décroche -

La journée de lundi étant dépourvue d'indicateur économique américain notable, les investisseurs se tournaient vers les résultats d'entreprises, dont les publications vont s'accélérer a cette semaine.

"Pour l'instant, la saison des résultats pour le 4e trimestre a été légèrement meilleure qu'attendu", a estimé Patrick O'Hare de Briefing.

Parmi les entreprises ayant publié leurs chiffres lundi, McDonald's reculait de 1,43% à 120,51 dollars. Les revenus du géant du fast food sont supérieurs aux attentes mais la fréquentation des restaurants est en baisse aux Etats-Unis.

Le groupe américain de services pétroliers Halliburton a subi de lourdes pertes trimestrielle et annuelle mais son bénéfice par action, la référence aux Etats-Unis, s'est révélé un peu meilleur que prévu au 4e trimestre. Son titre perdait cependant 4,06% à 54,16 dollars.

Déjà épinglé pour des abus de position dominante par les autorités de plusieurs pays, le fournisseur américain de semi-conducteurs Qualcomm est désormais aussi poursuivi en justice par un gros client, le groupe informatique Apple (-0,08% à 119,91 dollars) et décrochait de 12,27% à 55,17 dollars.

Dans le secteur de l'assurance santé, Humana (-2,60% à 195,32 dollars) et Aetna (-1,80% à 120,33 dollars) reculaient après des informations de presse faisant état d'un blocage de leur fusion par la justice américaine.

Le marché obligataire montait, le rendement des bons du Trésor à 10 ans s'affichant à 2,390%, contre 2,464% vendredi soir, et celui des bons à 30 ans à 2,978%, contre 3,046% précédemment.

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