Celui-ci estime la filiale automédication de Merck à 2,1 milliards d'euros, soit quatre fois et demi son chiffre d'affaires, alors que celle-ci est valorisée moins de 900 millions d'euros selon le cours de Bourse de Merck.

Les sociétés spécialisées dans l'automédication, qui ne souffrent pas de problèmes de brevets venant à expiration, sont recherchées, d'autant que leurs cash flows sont stables.

"Il serait sensé pour Merck de vendre cette activité et il serait logique pour Sanofi-Aventis de l'acheter", estime l'analyste d'UBS qui n'exclut pas non plus un intérêt de la part du britannique GlaxoSmithKline.

Le marché s'attend à ce que Sanofi s'engage dans une politique de croissance externe visant à se diversifier sous la houlette de son nouveau patron Chris Viehbacher, qui a pris ses fonctions le mois dernier.

Sanofi a récemment acquis Symbion pour se développer dans l'automédication en Australie. Il a aussi lancé une OPA à 1.150 couronnes par action sur le fabricant tchèque de génériques Zentiva.

Le marché des médicaments sans ordonnance est évalué à 100 milliards de dollars (73,5 milliards d'euros). Un mouvement de concentration se dessine sur ce marché, les grands groupes comme Johnson & Johnson, Novartis, Reckitt Benckiser et Glaxo acquérant des actifs.

"Les économies d'échelle sont énormes dans l'OTC mais Merck en est empêché parce qu'il n'est pas la taille suffisante et est très centré sur l'Europe", estime Gbola Amusa.

Il précise que les familles qui contrôlent le groupe allemand sont attachées à cette activité, vraisemblablement en raison de la stabilité des cash flows.

Les analystes d'UBS estiment que le marché de l'automédication devrait croître de 5% par an sur la période 2007-2012, soit deux fois plus vite que le marché des médicaments vendus sur ordonnance, dont plusieurs grands produits voient leurs brevets arriver à échéance.

Chez Merck, on se refuse à tout commentaire sur cette analyse d'UBS en rappelant que le groupe souhaite conserver ses quatre divisions et se renforcer dans l'automédication.

UBS note toutefois que Merck avait produit des déclarations similaires sur le maintien de ses médicaments génériques avant de les vendre en 2007.

Ben Hirschler et Ludwig Burger, version française Danielle Rouquié