L'action du groupe pharmaceutique américain cédait 2,36% à 14h20 GMT à la Bourse de New York, la plus forte baisse de l'indice Dow Jones, alors inchangé.

Autre élément jugé préoccupant par les investisseurs: les ventes de la division de santé animale du groupe, qui soutiennent habituellement les résultats, ont baissé de 2% au troisième trimestre après le retrait du Zilmax, un complément alimentaire censé favoriser la prise de poids du bétail d'élevage mais dont l'innocuité pour les animaux traités est remise en cause.

"Les fondamentaux de l'activité restent solides en dépit de ce que nous avons observé au cours du trimestre", a assuré le directeur général, Ken Frazier, à propos de la division de santé animale au cours d'une téléconférence avec les analystes.

Les ventes du Januvia ont quant à elles baissé de 5% au troisième trimestre, à 927 millions de dollars. En y ajoutant celles du Janumet, un traitement auquel il est souvent associé, le recul du chiffre d'affaires ressort à 1%, à 1,4 milliard, à comparer à une croissance de 5% au deuxième trimestre.

"Il semble que le Januvia soit en train de plafonner", commente Damien Conover, analyste de Morningstar, qui note que Merck peine parallèlement à lancer de nouveaux médicaments.

Les ventes du Januvia ont évolué par à-coups depuis l'homologation du produit en 2006.

Si ce médicament était le premier commercialisé dans une nouvelle classe d'antidiabétiques, les inhibiteurs DPP4, il doit aujourd'hui faire face à trois molécules concurrentes, parmi lesquelles l'Onglyza de Bristol-Myers Squibb et le Tradjenta développé en commun par Eli Lilly et Boehringer Ingelheim.

INQUIÉTUDE POUR LE JANUVIA

Merck a déclaré lundi que la baisse des prescriptions de Januvia l'avait surpris et l'inquiétait.

"Si les volumes continuent de baisser, ce sera un vrai problème pour nous" a reconnu Adam Schecheter, responsable des activités de santé humaine du groupe.

Anticipant sur les résultats, Merck avait annoncé le 1er octobre son intention de supprimer 8.500 emplois dans le monde, soit plus de 10% de ses effectifs, pour réduire ses coûts d'exploitation de 2,5 milliards de dollars. (voir: )

Au troisième trimestre, le groupe pharmaceutique a réalisé un bénéfice de 1,12 milliard de dollars (869 millions d'euros), soit 38 cents par action, contre 1,73 milliard (56 cents/action) un an plus tôt.

Hors éléments exceptionnels, le résultat par action ressort à 92 cents, quatre cents de plus que le consensus établi par Thomson Reuters I/B/E/S.

Merck explique cette performance meilleure qu'attendu par l'amélioration de la gestion des coûts et la diminution des dépenses de recherche-développement, liée au report d'essais de plusieurs produits.

Le chiffre d'affaires trimestriel a baissé de 4% à 11,03 milliards de dollars, alors que le consensus le donnait à 11,12 milliards. Le groupe précise que l'appréciation du dollar a représenté à elle seule une baisse de 2% des ventes.

Parmi les points forts du trimestre figure la hausse de 15%, à 665 millions de dollars, des ventes du Gardasil, un traitement du cancer du col de l'utérus et celle des ventes du Remicade, un traitement de la polyarthrite rhumatoïde, à 574 millions.

Pour l'ensemble de 2013, Merck table sur un bénéfice par action compris entre 3,48 et 3,52 dollars et sur un chiffre d'affaires en repli de 5 ou 6%.

Véronique Tison et Marc Angrand pour le service français

par Ransdell Pierson