Kevin Buckland fait le point sur les marchés européens et mondiaux. Les candidats ayant jusqu'à mardi soir pour se retirer du second tour du scrutin de dimanche et ne laisser que ceux qui ont le plus de chances de l'emporter, on saura aujourd'hui dans quelle mesure le front anti-extrême droite français, constitué à la hâte, fonctionne bien.

À la suite de la forte progression du Rassemblement national (RN), parti anti-immigration et eurosceptique, au premier tour le week-end dernier, la priorité de ses rivaux est d'empêcher le parti de Marine Le Pen d'obtenir la majorité.

Cela implique de ne présenter que le rival le mieux placé du candidat du RN, quel que soit son parti - même si ce candidat est issu du parti d'extrême gauche France insoumise (LFI), tout aussi clivant.

Actuellement, le scénario de base du marché semble être un parlement sans majorité, même si cela risquerait également de provoquer une paralysie politique pour le reste du mandat du président Emmanuel Macron jusqu'en 2027.

Les actions se sont redressées, en particulier en France où le CAC 40 a bondi de plus de 1 %. La réaction immédiate mardi matin pourrait être une certaine revanche, les contrats à terme paneuropéens du Stoxx 50 affichant une baisse d'environ 0,1 %.

L'euro reste ferme, même face à un regain de vigueur du dollar. D'autres rivaux du billet vert ne résistent pas aussi bien, en particulier le yen, qui reste proche de son niveau le plus bas depuis 38 ans, ce qui maintient les opérateurs en état d'alerte face à une nouvelle série d'interventions officielles japonaises.

La paire dollar-yen est particulièrement sensible aux rendements américains à long terme, qui ont grimpé en flèche en raison du risque croissant d'une deuxième présidence de Donald Trump, que les traders et les analystes assimilent à une hausse des tarifs douaniers et à des dépenses plus importantes.

La devise américaine et les rendements sont également élevés en raison de l'idée que la politique de la Réserve fédérale ne va pas s'assouplir à un rythme accéléré, l'inflation restant relativement stable et le marché de l'emploi assez tendu.

Un défilé de données potentiellement cruciales sur l'emploi commence mardi avec le rapport JOLTS sur les ouvertures de postes, un favori de la Fed, suivi par les chiffres ADP un jour plus tard et les chiffres mensuels de la masse salariale, très importants, vendredi.

Le président de la Fed, Jerome Powell, aura l'occasion de présenter son dernier point de vue sur l'économie lorsqu'il participera à un panel lors d'un forum de la BCE à Sintra, au Portugal, plus tard dans la journée.

Le calendrier des données est assez léger pour l'Europe, avec les chiffres de l'inflation flash de la zone euro pour le mois de juin et le taux de chômage pour le mois de mai.

Par ailleurs, les grandes entreprises technologiques se demandent peut-être qui sera la prochaine cible de la Commission européenne, Meta Platforms ayant été accusée d'infractions à la législation antitrust lundi.

Apple et Microsoft ont tous deux été la cible de l'autorité de régulation le mois dernier à propos des règles de l'App Store et de l'intégration de Teams dans la suite Office 365, respectivement.

Nvidia fait face à ses premières accusations antitrust, des sources ayant déclaré à Reuters que les régulateurs français se préparent à accuser l'enfant-vedette de l'IA de pratiques commerciales anticoncurrentielles.

Principaux développements susceptibles d'influencer les marchés mardi :

-Date limite de dépôt des candidatures au second tour de l'élection française

-IPCH flash de la zone euro (juin), taux de chômage (mai)

JOLTS aux Etats-Unis (mai)

-Jerome Powell, président de la Fed, s'exprime lors du forum de la BCE.