Renforçant le sentiment qu'un point bas a été atteint sur le marché automobile européen, le groupe de Clermont-Ferrand a déclaré jeudi entrevoir "une reprise sur des bases peu élevées dans les pays matures".

Plastic Omnium table lui aussi sur une meilleure orientation du marché automobile au second semestre tandis que Faurecia a attend une stabilisation de la production automobile en Europe sur la deuxième partie de l'année, avec une prévision de -1% contre -3,7% estimé au premier semestre.

Michelin a dégagé un bénéfice net semestriel de 507 millions d'euros, en baisse de 44,6% sous l'impact notamment de 250 millions d'euros de provisions destinées à améliorer la compétitivité industrielle du groupe.

Il a dévoilé en juin un projet de réorganisation de ses sites en France qui entraînera notamment l'arrêt de la production de pneus pour les poids lourds à Joué-Lès-Tours (Indre-et-Loire) et la suppression de 730 postes. Le même mois, il a annoncé l'arrêt des activités de sa filiale en Colombie.

A 13h55, l'action perd 2,65% à 74,88 euros, affectée notamment par des prises de bénéfices. A la clôture de mercredi, le titre avait pris près de 17% depuis le 24 juin.

"Hormis l'excellente génération de free cash flow, cette publication n'apporte pas de surprise majeure", commente CM-CIC Securities dans une note. "Nous notons l'excellente génération de FCF alors que les effets de saisonnalité sont très défavorables pour le groupe au S1, production au S1 et déstockage au S2."

Michelin a généré au premier semestre un cash flow libre de 147 millions d'euros, contre 7 millions un an plus tôt.

Au cours d'une conférence de presse, le directeur financier Marc Henry a précisé que l'amélioration était encore plus forte si l'on tenait compte dans le comparatif de la vente du siège parisien du groupe, avenue de Breteuil, pour 110 millions d'euros au premier semestre 2012.

Le résultat opérationnel a reculé de 12,7% à 1,15 milliard d'euros, la pression sur les prix ayant plus qu'effacé un impact positif de 206 millions lié à la baisse du coûts des matières premières, notamment des caoutchoucs naturel et synthétique.

Malgré des volumes en retrait de 1,5% au premier semestre, Michelin a maintenu son objectif d'une stabilité des volumes sur l'année grâce à une hausse modérée attendue au second semestre.

Il vise également un résultat opérationnel stable avant éléments non récurrents, grâce à une amélioration des tendances tarifaires au second semestre, ainsi qu'à un effet matières premières positif de 350 millions d'euros.

Au premier semestre, la marge opérationnelle avant éléments non récurrents est ressortie à 11,3%.

Soucieux de maintenir son positionnement haut de gamme, Michelin a insisté sur sa performance sur le marché du remplacement de pneumatiques d'au moins 17 pouces, la monte des grands modèles ou des voitures sportives, sur tous les marchés, et cela même en Europe où ce segment a augmenté de 6% alors que le marché total accusait lui une baisse de 4%.

Edité par Dominique Rodriguez

par Gilles Guillaume