Contexte. Selon les données du ministère du développement durable, les ventes de logements neufs ont bondi de 33,9% sur l'année 2009 pour atteindre près de 106.300. La croissance s'est même accélérée sur les trois derniers mois de 2009, avec des ventes de près de 26.200 logements, soit 74,4% de plus qu'au quatrième trimestre 2008. Le marché a été porté par l'investissement locatif, bénéficiant des diverses déductions fiscales, en particulier le dispositif Scellier et le doublement du prêt à taux zéro pour l'achat d'un logement neuf. L'an passé le marché immobilier a été largement soutenu par les pouvoirs publics. Non seulement un millier de chantiers ont été lancés par l'Etat mais 550 millions d'euros ont été versés à des organismes soutenant le secteur, qu'il s'agisse de l'Agence nationale de l'habitat (Anah), ou de l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru). Du côté des logements anciens, selon la Fédération nationale de l'immobilier (Fnaim), les prix en France ont enregistré une très légère baisse de 0,1% en janvier 2010 par rapport à décembre 2009. Cette quasi-stabilisation des prix intervient après deux années de baisse. En effet, l'an passé, les prix ont reculé de 4,9% et en 2008 de 3,1%. Ces derniers mois, peu d'opérations de rachats ont eu lieu parmi les foncières françaises. Seuls quelques institutionnels (tels que Morgan Stanley chez Altarea, ou Commerz Real chez CegeReal) se sont désengagés pour se conformer à la législation encadrant les SIIC.

Perspectives et enjeux. Les promoteurs ne sont pas très optimistes pour 2010. A l'image de Nexity, ils s'attendent généralement à des ventes de logements neufs en dessous du seuil des 100.000. Le secteur devrait, en effet, pâtir de l'allégement du dispositif Scellier et de l'arrêt, en juin, du dispositif de doublement du prêt à taux zéro pour l'achat d'un logement neuf. Les perspectives ne sont pas meilleures pour les logements anciens : certains analystes parient sur un recul de 4% du prix moyen des logements anciens en France cette année. Alors qu'Icade s'apprête à lancer une OPA sur la Compagnie la Lucette, le secteur devrait entrer dans une phase de consolidation à la faveur de la mauvaise santé financière des foncières espagnoles au capital de certaines entreprises. Ainsi Colonial, majoritaire chez Foncière Lyonnaise, a été repris par les banques qui devraient céder cet actif. Les actionnaires espagnols de Gecina devraient également se désengager de la société. La Foncière des Régions pourrait mener une offensive sur Gecina.

Pour comprendre. Les sociétés foncières sont spécialisées dans la location à destination des professionnels (location de bureaux, de centres commerciaux ...) et des particuliers. Après s'être développés dans les services immobiliers, les professionnels du secteur revoient leur position. Ainsi, ces groupes, auparavant soucieux de se diversifier, ont aujourd'hui tendance à se concentrer sur un ou deux métiers phares de façon à redevenir une foncière classique.