WASHINGTON, 7 octobre (Reuters) - Le ministre britannique des Finances, Philip Hammond, s'est efforcé vendredi de mettre fin aux spéculations sur la volonté prêtée au gouvernement d'influencer les décisions de la Banque d'Angleterre (BoE), après les propos de Theresa May, la Première ministre, sur les "effets secondaires indésirables" du maintien de taux d'intérêt historiquement bas.

Il a déclaré que la BoE restait indépendante et que le gouvernement n'avait pas l'intention de modifier son mandat.

"Le gouvernement n'a pas (...) pour projet de changer le mandat de la Banque d'Angleterre", a-t-il dit à des journalistes à Washington, où il participait aux réunions d'automne du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale.

Mercredi, Theresa May, rompant avec une tradition bien établie, a directement commenté la politique monétaire de la banque centrale en regrettant son impact sur les épargnants.

"La Première ministre s'exprimait sur l'impact de la politique monétaire (...) essentiellement en établissant un fait", a dit Philip Hammond.

Il a également déclaré que le gouvernement pourrait attendre le mois de mars avant de présenter son nouveau plan de réduction du déficit budgétaire.

May et Hammond ont déjà renoncé à l'objectif fixé par le gouvernement précédent d'un retour à l'excédent budgétaire d'ici 2020, tout en affirmant leur volonté de renouer avec l'équilibre, sans préciser à quelle échéance.

Le ministre des Finances n'a fait aucun commentaire sur le "flash crash" de la livre sterling - qui a brutalement chuté en début de journée vendredi sur le marché des changes - mais il a estimé que la baisse de la devise britannique ces derniers jours pourrait signifier que les marchés prennent en compte la volonté réaffirmée du gouvernement de mener à terme la sortie du pays de l'Union européenne.

Il a également dit que Londres n'avait pas l'intention pour l'instant de céder des actions de Royal Bank of Scotland , expliquant que les conditions de marché n'étaient pas appropriées.

Le gouvernement a annoncé en début de journée la reprise du programme de cessions de la participation de l'Etat dans Lloyds Banking Group, valorisée 3,6 milliards de livres (4,0 milliards d'euros).

(David Chance; Marc Angrand pour le service français)