Paris (awp/afp) - Le fabricant français de câbles Nexans a annoncé jeudi un projet de restructuration qui "pourrait entraîner la suppression de 939 postes et la création de 296 postes" en Europe. Une centaine d'employés sont également menacés en Suisse.

"Les principales conséquences sociales concerneraient l'Allemagne, la France, la Suisse et dans une moindre mesure, la Belgique, la Norvège et l'Italie", a indiqué l'entreprise dans un communiqué.

En Suisse, 100 emplois pourraient potentiellement être supprimés sur le site de Cortaillod dans le canton de Neuchâtel, a indiqué à AWP un porte-parole du groupe, soulignant que le processus de consultation avec les syndicats avait été engagé. Les mesures de restructuration devraient être effectives d'ici 2021, a précisé le syndicat Employés Suisse dans un communiqué distinct.

"Face à un contexte de concurrence rude dans l'industrie du câble et un contexte économique global incertain, la réponse de Nexans est centralisation administrative et délocalisation de productions", a déploré Employés Suisse.

Ce dernier rappelle que dans le même secteur, 120 postes ont été récemment supprimés chez Brugg Cables en Argovie. Nexans Suisse avait quant à lui déjà restructuré ses activités en 2013 avec la centralisation de ses activités sur un seul site à Cortaillod. Les deux sites à Cossonay et Breitenbach avaient été fermés dans la foulée.

Selon l'avocat du syndicat, Pierre Heger, "un savoir-faire difficilement récupérable disparaît de la place industrielle suisse" avec la restructuration du site neuchâtelois.

"Notre priorité est de réduire le nombre d'emplois supprimés à Cortaillod et pour cela nous allons soutenir activement la commission du personnel de Nexans", a-t-il ajouté.

Plus de 300 salariés en Suisse

Au total, Nexans emploie 26'000 personnes dans le monde, dont 9400 en Europe dans le secteur du câble. Le site suisse de Nexans regroupe quant à lui 346 salariés.

"Aujourd'hui, le groupe présente un projet aux employés et à la représentation syndicale visant à alléger la structure de l'entreprise, la rendre plus agile et à restaurer durablement sa compétitivité", a commenté le directeur général de Nexans, Christopher Guérin, cité dans un communiqué de la société hexagonale. "Ceci permettra d'ouvrir la voie à un modèle de création de valeur accrue centré sur les services et le développement de solutions innovantes."

Le syndicat français Force ouvrière avait fait part de son inquiétude la semaine précédente, expliquant dans un communiqué que "des restructurations de ce fleuron industriel sont envisagées en Europe - pour mémoire, 16 sites sont en France - pouvant engendrer des plans de sauvegarde de l'emploi (PSE), autrement dit des plans sociaux".

Direction remaniée

Nexans avait annoncé fin novembre la réorganisation de son équipe de direction afin d'accompagner son plan de transformation à l'horizon 2021, qui doit améliorer sa rentabilité. Le groupe s'était alors doté d'un nouveau comité exécutif, qui a notamment pour mission d'améliorer "la performance de chaque division" du groupe et de "mener sa transformation".

Nexans a connu en 2018 des difficultés importantes dans son activité de haute tension terrestre, ainsi que des reports de projets et une forte hausse du coût des matières premières. Dès l'été dernier, le groupe avait fait savoir qu'il préparait des mesures de relance pour améliorer sa rentabilité.

"Le processus d'information et de consultation qui s'ouvre sera l'occasion d'expliquer et de présenter nos propositions pour atteindre ces objectifs", ajoute Christopher Guérin. Selon le communiqué de Nexans, le projet de restructuration doit notamment mutualiser certaines activités entre pays et "adapter l'implantation industrielle de façon ciblée".

afp/al