Le partenariat, qui s'est élargi à Mitsubishi Motors, membre junior, a été fondé en 1999 et a longtemps été dominé par Carlos Ghosn, ancien dirigeant de Renault et de Nissan. Il conférait à Nissan une participation de 15 % dans Renault, au même titre que l'État français, mais sans droit de vote.

En revanche, Renault - qui, à l'époque, était en train de sauver Nissan - a pris une participation de 43 % dans son allié japonais, donnant ainsi aux Français un rôle dominant qui a longtemps été un sujet de discorde.

L'alliance a été plongée dans la tourmente après l'arrestation de Ghosn pour malversations financières fin 2018 et son éviction subséquente du poste de président de l'alliance. Voici une chronologie des événements clés de l'histoire de l'alliance. 1996Ghosn rejoint Renault en tant que vice-président exécutif alors que l'entreprise est confrontée à une baisse de rentabilité. L'année suivante, il dévoile un plan de réduction des coûts de 20 milliards de francs, redorant ainsi son blason de "Le cost killer". La rentabilité de Renault est multipliée par trois à la fin de 1998. 1999En mars, Renault vient à la rescousse de Nissan, qui a perdu de l'argent pendant trois années consécutives. Ghosn dévoile son "plan de relance de Nissan", qui prévoit un retour à la rentabilité pour l'exercice 2000.

Après avoir supprimé 21 000 emplois, soit 14 % de la main-d'œuvre, fermé certaines usines et remanié la structure de l'entreprise, Nissan atteint ses objectifs avec un an d'avance. Ghosn devient une célébrité du monde des affaires au Japon.

2000Ghosn devient PDG de Nissan. À la fin de l'année 2000, Nissan contribue pour près de la moitié au bénéfice net annuel de Renault, une situation qui perdure encore aujourd'hui. 2002Nissan annonce son plan triennal "Nissan 180", qui vise à augmenter les ventes mondiales d'un million de véhicules d'ici à 2005. 2005Nissan manque son objectif de vente et annonce un nouveau plan triennal. Ghosn devient président-directeur général de Renault. 2008Nissan ne parvient toujours pas à atteindre ses principaux objectifs financiers. Le constructeur automobile annonce un nouveau plan quinquennal qu'il abandonne en raison de la crise financière. 2013

Renault et Nissan annoncent un plan commun de développement et de fabrication de véhicules à bas coûts. L'année suivante, les deux groupes font converger davantage de fonctions, visant 10 milliards d'euros (11 milliards de dollars) d'économies annuelles d'ici 2022 environ.

2016Nissan prend une participation majoritaire dans Mitsubishi. Ghosn devient président, ce qui lui permet de présider les trois partenaires. 2017Nissan et Renault affichent tous deux des bénéfices d'exploitation record, même si Nissan n'atteint pas certains objectifs. L'alliance vend ensemble plus de 10 millions de véhicules dans le monde, ce qui en fait l'un des plus grands constructeurs automobiles au monde. 2018Ghosn est arrêté au Japon, accusé d'avoir sous-déclaré son salaire pendant plus de dix ans. Il est accusé d'autres délits, notamment d'avoir utilisé les fonds de Nissan à ses propres fins. Ghosn, qui a nié avoir commis des actes répréhensibles, est démis de ses fonctions de président de l'alliance. 2019Nissan et Renault subissent les conséquences de l'arrestation de Ghosn. L'alliance nomme un nouveau président, Jean-Dominique Senard, vétéran de Michelin, tandis que Makoto Uchida devient le nouveau directeur général de Nissan.

Les tensions s'intensifient après que Renault a tenté de resserrer ses liens capitalistiques avec Nissan, ce que le constructeur japonais réprouve.

Le 29 décembre, M. Ghosn s'échappe du Japon à bord d'un vol affrété. Il arrive finalement au Liban, le pays de son enfance, où il est interdit de quitter le pays mais reste protégé contre l'extradition. 2020Alors que la crise du COVID-19 entraîne des pertes chez les deux constructeurs automobiles, Renault obtient un prêt garanti par l'État de 5 milliards d'euros pour renforcer ses liquidités. Luca De Meo devient le nouveau PDG du groupe français en juillet. Le président de l'Alliance, M. Senard, exclut toute fusion des partenaires constructeurs automobiles, affirmant qu'ils n'ont pas besoin de s'associer pour être efficaces. 2022De Meo annonce son intention de séparer les activités de Renault liées aux véhicules électriques (EV) de celles liées aux moteurs à combustion.

Les 8 et 9 octobre, les médias rapportent que Nissan souhaite que Renault réduise sa participation à 15 %, en échange d'un investissement dans l'unité VE de Renault.

En octobre, le partage des technologies apparaît comme un point de friction entre les deux entreprises dans les pourparlers, selon des personnes au fait des négociations.

Renault fait ensuite des propositions pour répondre à ces préoccupations, et un accord pourrait être conclu dès le 1er février, selon Reuters.