Ernst & Young ShinNihon a interrogé plusieurs fois la direction de Nissan, essentiellement aux alentours de 2013, au sujet d'achats de résidences luxueuses à l'étranger pour l'usage personnel de son patron, également PDG de Renault et de l'alliance Renault-Nissan, et de droits à la plus-value des actions lui ayant été octroyés.

Le constructeur japonais lui a cependant répondu que les transactions et les communications financières du groupe étaient conformes aux règles, a dit la source.

Carlos Ghosn est en détention depuis le 19 novembre au Japon, le parquet de Tokyo et Nissan l'accusant de ne pas avoir déclaré l'intégralité de ses revenus et d'avoir détourné des biens de l'entreprise à des fins personnelles.

Le constructeur japonais, qui a ensuite évincé Carlos Ghosn de la présidence de son conseil d'administration, affirme que ces fraudes ont été orchestrées par Carlos Ghosn lui-même avec l'aide d'un autre administrateur, Greg Kelly.

Un porte-parole d'EY ShinNihon, branche japonaise d'Ernst & Young, a dit ne pas pouvoir s'exprimer sur des cas particuliers tandis que Nissan s'est refusé à tout commentaire.

Carlos Ghosn, qui n'est pas en mesure de s'exprimer publiquement, dément les accusations portées contre lui, ont rapporté les médias japonais.

Le cabinet de Motonari Otsuru, présenté comme son avocat dans les médias japonais, a refusé de répondre aux questions de Reuters mercredi.

EY ShinNihon a notamment demandé à la direction de Nissan si l'entité néerlandaise Zi-A Capital BV, qui a acheté les résidences à l'étranger pour Carlos Ghosn, exerçait son activité conformément à son statut affiché de société d'investissement, a dit la source.

Le constructeur a répondu que c'était le cas, a ajouté la source. Les médias japonais estiment que le montant de ces transactions immobilières a dépassé les 2 milliards de yens (15,5 millions d'euros).

Les experts-comptables d'EY ShinNihon ont aussi demandé si les droits à la plus-value des actions devaient être déclarés. Nissan a répondu que ce n'était pas nécessaire, toujours selon cette source.

Ces droits sont comme des stock-options mais payés en numéraire lorsque l'action atteint un certain prix défini à l'avance.

D'après les médias japonais, ces droits attribués à Carlos Ghosn ont représenté environ 4 milliards de yens.

La radiotélévision japonaise NHK a la première fait état des interrogations du cabinet d'audit.

(Takahiko Wada, avec Kazuhiko Tamaki et Sam Nussey; Bertrand Boucey pour le service français, édité par Pascale Denis)

Valeurs citées dans l'article : Renault, MITSUBISHI MOTORS CORPORATION, Nissan Motor Co Ltd