hausse de TVA

Tokyo (awp/afp) - L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a chuté de 2,32% jeudi à la clôture, affecté par une remontée du yen entraînée par une conjonction de facteurs, de la crainte du Brexit aux incertitudes sur l'attitude de la Banque du Japon après la décision du gouvernement de reporter une augmentation de TVA.

A l'issue des transactions, le Nikkei des 225 valeurs vedettes a perdu 393,18 points à 16.562,55 points. Il avait déjà subi un recul important mercredi (-1,6%) consécutif à cinq séances positives d'affilée, la plus longue série depuis le début de l'année.

L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a lâché pour sa part 2,22% (-30,26 points) à 1.331,81 points.

La journée a été moyennement active, avec 2,07 milliards de titres échangés sur le premier marché.

Sur le volet des changes, le dollar s'affichait encore en repli, à 109,10 yens, contre 109,50 yens en début de matinée et 109,88 yens mercredi à la fermeture, tandis que l'euro est redescendu à 122,14 yens.

Le yen sert de valeur refuge à ceux qui craignent une sortie de la Grande-Bretagne de l'Union Européenne.

Il est en outre renforcé par la possibilité que la Banque du Japon (BoJ) n'agisse pas davantage à court terme compte tenu de la décision du gouvernement de repousser de deux ans et demi une hausse de taxe sur la consommation (équivalent de la TVA française) prévue en avril 2017.

De surcroît, le Premier ministre, Shinzo Abe, a annoncé mercredi qu'il préparait un nouveau plan de relance pour l'automne, semblant indiquer être prêt à prendre le relais d'une banque centrale qui estime avoir déjà fait beaucoup d'efforts.

Sur les 225 composantes du Nikkei, 215 ont chuté, 8 augmenté et 2 stagné.

- Yahoo Japan se distingue -

Les constructeurs d'automobiles, qui figurent parmi les valeurs les plus sensibles à la hausse du yen, ont été notablement pénalisés: Toyota a reculé de 1,49% à 5.669 yens, Nissan de 2,66% à 1.080 yens et Honda de 4,16% à 2.951 yens.

Ils ont pu aussi pâtir du report de hausse de TVA, cette décision risquant d'inciter les consommateurs à différer aussi leurs achats de voitures, alors qu'une échéance plus proche aurait dopé les ventes avant que la taxe ne passe à 10% (contre 8% actuellement).

Un élément a cependant joué en sens positif pour Toyota: l'annonce d'un partenariat avec l'opérateur de télécommunications KDDI pour la connexion des véhicules.

Les compagnies d'assurances n'étaient pas non plus en odeur de sainteté: T&D Holdings a perdu 4,82% et Sompo Japan Nipponkoa 3,59%. Même sanction pour les établissements bancaires: Mitsubishi UFJ Financial Group a régressé de 3,21% à 527,20 yens, Mizuho de 2,89% à 167,90 yens et Sumitomo Mitsui Financial Group de 3,85% à 3.401 yens.

Les groupes très sensibles aux variations des cours des matières premières ont aussi été délaissés, à l'image de Mitubishi Chemical Holdings (-4,34% à 536,1 yens), du sidérurgiste JFE Holdings (-4,90% à 1.407,5 yens) ou du fabricant de galettes de silicium Sumco (-4,81% à 752 yens).

Le titre SoftBank Group a dévissé de son côté de 3,37% à 6.041 yens. Il a pourtant annoncé que la cession de parts dans le géant chinois du commerce en ligne Alibaba lui rapporterait 8,9 milliards de dollars (7,9 milliards d'euros).

S'est en revanche distinguée l'action Yahoo Japan qui a pris 3,21% à 514 yens, d'aucuns spéculant sur la possibilité d'une montée de la part de SoftBank dans cette entité qu'il contrôle déjà mais qui reste en partie détenue par la société Yahoo américaine en quête de repreneur et dont une partie des actifs pourraient être cédés.

kap/mcj