Novartis, qui cherche à se diversifier des médicaments vendus sur ordonnance, va dans un premier temps exercer une option et racheter pour 28,1 milliards de dollars le solde de 52% que Nestlé détenait encore dans Alcon, portant ainsi sa participation à 77%, a précisé le laboratoire bâlois dans un communiqué.

Novartis prévoit aussi de racheter les 23% d'Alcon encore en Bourse dans le cadre d'une offre publique d'échange de 2,8 de ses actions pour chaque titre du groupe américain pour un coût implicite de 11,2 milliards de dollars.

Cette proposition représente un prix par action de 153 dollars, alors que le titre Alcon a fini l'année à 164,35 dollars. Novartis a consenti 180 dollars pour la participation de 52% et 143 dollars pour le première tranche de 25% achetée en avril 2008 pour 10,4 milliards de dollars, ce qui correspond à une moyenne de 168 dollars.

Le montant proposé par Novartis pour les actionnaires minoritaires suscite l'étonnement de Michael Nawrath, à la Banque cantonale de Zurich. "Nous nous attendons à ce que le prix soit relevé", lui fait écho Andrew Weiss, à la banque Vontobel.

NOUVEAUX RACHATS D'ACTIONS POUR NESTLÉ

Le marché a accueilli la nouvelles sans euphorie. L'action Novartis cédait 0,8% à 56,05 francs vers 10h30 GMT.

Le groupe pharmaceutique suisse dit tabler au final sur un coût total de 49,7 milliards de dollars pour la prise de contrôle de 100% d'Alcon.

Il compte financer l'acquisition de la participation de 52% par les liquidités disponibles et jusqu'à concurrence de 16 milliards par de la dette externe à court et à long terme.

Une augmentation de capital est également prévue avec l'émission de 98 millions d'actions nouvelles. Ces dernières s'ajouteront aux actions propres et seront utilisées pour financer l'achat aux actionnaires minoritaires.

La transaction, qui doit encore obtenir l'aval des autorités compétentes, devrait être conclue au second semestre 2010.

En matière de synergies, Novartis table sur 200 millions par an avant impôts durant les trois années qui suivront. Dès que la fusion sera effective, elle devrait dégager des économies supplémentaires de 100 millions de dollars par an avant impôts.

Alcon, déjà leader mondial de l'ophtalmologie, offre une gamme d'appareils médicaux et de produits de chirurgie tout en possédant un portefeuille de spécialités médicales pour traiter différentes maladies oculaires, tels que le glaucome et les affections de la surface de l'oeil.

Nestlé a de son côté annoncé le lancement d'un nouveau programme de rachat de titres d'un montant de dix milliards de francs sur deux ans, dès que le précédent de 25 milliards aura été épuisé.

"La décision était largement attendue", rappelle Jon Cox chez Kepler Capital Markets, qui souligne pourtant que certains investisseurs espéraient un montant plus élevé, ce qui relance les spéculations d'une grosse acquisition à venir.

Nestlé avait pris le contrôle d'Alcon en 1977 pour 280 millions de dollars avant de mettre sur le marché une tranche de 23,25% en 2002.

L'action Nestlé progressait de 1,59% à 51,00 francs vers 10h30 GMT.

Pascal Schmuck, édité par Silke Koltrowitz et Danielle Rouquié