Madrid (awp/afp) - L'Etat espagnol a annoncé lundi avoir porté à 10% sa participation dans le géant des télécoms Telefónica, conformément à l'objectif qu'il s'était fixé après l'arrivée en septembre de la compagnie saoudienne STC au capital de l'opérateur téléphonique.

La Société publique des participations industrielles (Sepi), véhicule d'investissement de l'Etat espagnol, "a atteint aujourd'hui 10%" de participation dans le groupe de télécoms, assure l'organisme public dans un communiqué envoyé au gendarme boursier espagnol (CNMV).

Selon le communiqué, cette acquisition s'est faite au prix de 4,03 euros par action. Le coût total de l'opération s'élève à 2,85 milliards d'euros, selon les données transmises par la Sepi, montée progressivement au capital de Telefónica ces derniers mois.

Cette participation, qui "a vocation à être permanente", "assure à l'entreprise une plus grande stabilité de l'actionnariat pour la réalisation de ses objectifs et contribue à la protection des capacités stratégiques" de Telefónica, "une entreprise clé du secteur des télécommunications", précise l'organisme public.

Le Premier ministre socialiste Pedro Sánchez avait annoncé en décembre que l'Etat reviendrait au capital de Telefónica - dont il était sorti en 1997 lors de sa privatisation - à hauteur de 10%, afin de renforcer "une entreprise très importante et stratégique pour (le) pays".

Une première étape avait été franchie le 26 mars avec l'acquisition de 3% des parts du géant téléphonique, qui célèbre cette année ses 100 ans d'existence.

Le retour de la Sepi au capital de Telefónica a été décidé après l'acquisition surprise en septembre du groupe Saudi Telecom Company (STC) - numéro un des télécoms en Arabie saoudite - de 9,9% de l'opérateur historique espagnol (4,9% en actions et 5% en produits dérivés) pour 2,1 milliard d'euros.

STC, qui est détenue majoritairement par le fonds souverain saoudien PIF, avait assuré à l'époque n'avoir aucune intention de "prendre le contrôle ou une participation majoritaire" dans Telefónica. Mais cette arrivée, qui a pris le groupe au dépourvu, a suscité des craintes en Espagne.

Le retour de l'Etat espagnol au capital de Telefónica survient alors que le marché des télécoms espagnols est en pleine recomposition, avec la fusion d'Orange et MasMovil, validée mi-février par la Commission européenne, et la vente de Vodafone Espagne au fonds britannique Zegona Communications, à laquelle Madrid a donné son feu vert mardi.

afp/rp