(Actualisation: déclarations supplémentaires de Stéphane Richard, cours de Bourse actualisé, contexte.)

Le PDG d'Orange (>> ORANGE SA), Stéphane Richard, a déclaré mardi qu'un rapprochement avec Bouygues Telecom était loin d'être conclu et pourrait échouer pour des raisons de concurrence et de complexité du projet.

Lors d'une conférence de presse, Stéphane Richard a posé ses conditions à un rachat de la filiale de télécommunications du conglomérat Bouygues (>> BOUYGUES). Il a ainsi expliqué que l'opérateur historique quitterait la table des négociations s'il jugeait que la mise en oeuvre de l'opération comportait trop de risques, ne créait pas de valeur suffisante pour l'actionnariat ou ne préservait pas l'emploi. Ce projet se poursuivra seulement si ces trois conditions sont réunies, en particulier si les risques d'exécution sont gérés ou gérables, a affirmé le dirigeant, notant la complexité de cette transaction.

Orange et Bouygues (>> BOUYGUES) ont annoncé la semaine dernière avoir engagé des discussions préliminaires en vue d'un rapprochement entre l'opérateur historique de télécommunications et Bouygues Telecom, filiale du conglomérat.

Un rapprochement entre les deux sociétés réduirait de quatre à trois le nombre d'opérateurs mobiles en France. Une telle opération exigerait la cession d'actifs significatifs pour obtenir l'aval des autorités de la concurrence, selon certains analystes.

Plutôt des semaines que des mois de négociations

S'adressant à la presse mardi, Stéphane Richard a précisé que les discussions avaient été initiées par le PDG de Bouygues, Martin Bouygues, et qu'elles avançaient bien. Il a également indiqué que ces négociations prendraient des semaines plutôt que des mois.

Le cycle actuel de négociations marque la deuxième fois que Bouygues et Orange envisagent un mariage potentiel, après avoir discuté d'une fusion en 2014. Même s'ils ont échoué à l'époque à sceller un accord, Stéphane Richard a déclaré que la dynamique était différente à présent, Bouygues semblant mieux disposé à accepter les termes.

Stéphane Richard a soutenu qu'une consolidation était nécessaire dans le marché français pour stimuler l'investissement dans les infrastructures et permettre aux groupes français de rivaliser avec la concurrence internationale.

Le dirigeant a ajouté que ces négociations ne comprenaient pas d'accord sur la participation de Bouygues dans la chaîne de télévision française TF1.

Vers 14h05, l'action Orange s'adjuge 5,2% à 15,99 euros tandis que Bouygues prend 2% à 36,20 euros.

-Nick Kostov, The Wall Street Journal

(Version française Maylis Jouaret et Céline Fabre) ed: ECH

Valeurs citées dans l'article : ORANGE SA, BOUYGUES