par Matthias Blamont

Son directeur général, Lutz Bertling, anticipe un début de reprise du segment civil pour le deuxième semestre 2010 ou au début de 2011. Ses équipes espèrent signer entre 300 et 400 commandes fermes sur l'exercice en cours, après avoir placé 344 appareils l'an passé, et prévoient plus de 500 livraisons.

Le premier fabricant mondial d'hélicoptères, division du géant européen d'aéronautique et de défense EADS, a annoncé mercredi avoir remis 558 hélicoptères à ses clients en 2009, trente de moins qu'en 2008.

Le chiffre d'affaires a néanmoins progressé de 2,1% à 4,6 milliards d'euros.

Au 31 décembre, le carnet de commandes totalisait 1.300 hélicoptères, soit un peu plus de 15 milliards d'euros de chiffre d'affaires.

"Je ne peux pas communiquer sur les résultats mais je peux tout de même dire que je suis très satisfait du niveau d'Ebit 2009", a souligné Lutz Bertling au cours d'une conférence de presse.

Le dirigeant a précisé à Reuters que la génération de trésorerie de la division s'était "significativement" améliorée, sans donner davantage de détails.

Les comptes d'Eurocopter sont consolidés par EADS. L'entreprise communiquera ses résultats financiers complets le 9 mars.

En 2008, la marge opérationnelle d'Eurocopter avait atteint 6,5%.

Au sujet de la santé du marché des hélicoptères militaires, Lutz Bertling a fait état de perspectives "encourageantes", portées notamment par le renouvellement attendu des flottes internationales de l'Otan et de l'Onu.

La diminution des commandes d'hélicoptères légers en 2009 devrait se traduire par une baisse de la production mais les cadences des chaines d'hélicoptères militaires augmenteront, Eurocopter ayant obtenu une commande de 81 hélicoptères de la famille Super Puma.

RENFORCER LES SERVICES

Interrogé sur la consolidation du secteur, le dirigeant a expliqué à Reuters qu'il n'entrevoyait pas d'opération majeure entre constructeurs d'hélicoptères en 2010. Eurocopter continuera toutefois à examiner d'éventuelles opportunités d'acquisitions dans les services.

"Nous étudions en permanence des cibles possibles dans les services au sein desquels nous voulons croître en interne et en externe", a-t-il dit.

"Il s'agit davantage d'avoir des cibles pertinentes que de dépenser beaucoup d'argent. Si une cible avait du sens et qu'elle coûtait quelques centaines de millions d'euros, nous dépenserions quelques centaines de millions d'euros, pourquoi pas ?", a-t-il fait valoir.

Louis Gallois, président exécutif d'EADS, a défini le domaine des services comme axe majeur de développement de ses divisions pour la prochaine décennie dans le cadre de son plan stratégique "Vision 2020".

La gestion de la crise n'est pas oubliée. Eurocopter a annoncé le 22 octobre le lancement d'un plan de compression de coûts baptisé SHAPE. Celui-ci vise 200 millions d'euros d'économies annuelles à partir de 2011, le renforcement de la trésorerie grâce à la réduction des stocks et une "optimisation des ressources".

L'initiative s'insère dans le programme "Future EADS", complémentaire aux plans d'économies "Power 8" et "Power 8+" déclinés au sein du constructeur Airbus et de sa maison mère.

"Future EADS" prévoit d'améliorer l'intégration de toutes les divisions du groupe d'ici à la fin de 2012.

En attendant une embellie de la conjoncture, EADS veut se préparer à affronter les surcoûts de l'avion de transport militaire A400M et préserver le financement de l'A350 XWB d'Airbus, son grand projet d'avenir.

Vers 16h05, l'action EADS progressait de 0,84% à 14,93 euros à la Bourse de Paris. Au même moment, le CAC 40 reculait de 0,97%.

Avec la contribution de Tim Hepher, édité par Dominique Rodriguez et Jean-Michel Bélot