PARIS, 5 novembre (Reuters) - Le rapport de Louis Gallois sur la compétitivité de l'industrie française préconise de mener des recherches sur les techniques d'exploitation du gaz de schiste ce qui a provoqué lundi l'émoi des opposants à cette ressource.

La seule technique actuelle d'exploitation du gaz de schiste présente des risques pour l'environnement.

"Je propose qu'on poursuive les recherches sur les techniques d'exploitation des gaz de schiste (...) Je propose que nous nous associions aux Allemands pour mener ce programme", a dit à la presse l'ancien PDG d'EADS.

En septembre, le président François Hollande avait réaffirmé l'interdiction en France de la fracturation hydraulique pour extraire du gaz de schiste - la seule actuellement utilisée, notamment aux Etats-Unis - sans s'exprimer sur la recherche d'autres techniques.

Des opposants à l'exploitation du gaz de schiste ont réagi.

"Gallois nous ressort le gaz de schiste. Quand l'ancien patron de la SNCF veut faire prendre un train de retard à la France", a déploré l'eurodéputé EELV, Yannick Jadot, sur Twitter. Denis Baupin, député EELV, a également critiqué le retour vers une énergie ancienne à l'heure de la transition énergétique.

En revanche, le député socialiste de Paris Christophe Caresche a jugé "regrettable que le gouvernement ferme aussi rapidement toute perspective sur les gaz de schiste". "On pourrait au moins autoriser l'exploration pour évaluer les réserves du sous-sol français", écrit-il sur Twitter.

La loi de 2011 sur la fracturation hydraulique prévoit la création d'une commission d'experts, représentant l'ensemble de la société civile et chargée de contrôler de manière permanente l'évolution des techniques. La moitié de 22 membres la composant doivent être nommés par le ministère de l'Energie. A ce jour, seul le Sénat a désigné son unique représentant.

La seule estimation de ressources connue - très critiquée - indique que la France pourrait posséder l'équivalent de 90 années de consommation actuelle de gaz mais le pays n'a jamais effectué ses propres estimations. (voir )

Aucune recherche sur le gaz de schiste n'est financée par la France, indiquait-on récemment au ministère de l'Energie.

L'exploitation de ce gaz emprisonné dans la roche pourrait alléger de cinq milliards d'euros par an la balance commerciale, selon un rapport des ministères de l'Energie et des Finances publié en 2012. En 2011, les importations de pétrole et de gaz ont représenté plus de 60 milliards d'euros pour un déficit total de la balance commerciale de 71,2 milliards d'euros. (Marion Douet, avec Emmanuel Jarry, Axelle du Crest et Gérard Bon, édité par Gilles Trequesser)