Thierry Peugeot, dans une lettre que Les Echos se sont procurée, ne se résigne pas à céder le contrôle au profit de Dongfeng et de l'Etat français. Il expose ses divergences avec son cousin Robert, président du holding familial FFP (qui détient 25 % de PSA) qui a donné son soutien au projet de recapitalisation. Ce schéma mettrait à égalité l'Etat français, le constructeur automobile chinois et la famille Peugeot au capital de PSA avec 14 % du capital, alors que la famille jouissait jusqu'à présent de 25 % du capital et de 38 % des droits de vote, rappelle le quotidien.


«  Je m'inquiète de la stratégie de désengagement de Peugeot que tu sembles vouloir mettre en oeuvre », dit Thierry Peugeot à Robert. « Je considère que la famille Peugeot doit continuer à accompagner Peugeot et ne pas s'en désintéresser. »

Il reproche à Robert son manque d'implication dans les négociations concernant l'avenir de PSA, soulignent Les Echos. Selon Thierry Peugeot, ces discussions « ont été totalement gérées par des conseils, sans implication du conseil de FFP et sans contact direct avec Dongfeng ». D'où un résultat jugé « très négatif » pour la FFP. Il pointe notamment certains aspects financiers considérés comme défavorables pour le holding familial. Ce serait le cas de l'abandon des droits de vote double de la FFP, qui a été négocié entre Dongfeng et l'Etat français, rappelle le quotidien.

De même pour les clauses dites de « standstill », qui seraient également prévues dans les négociations, limitant ainsi la capacité d'évolution à la hausse de la participation de FFP dans Peugeot, poursuit le journal.Thierry Peugeot continue par ailleurs de défendre un appel au marché sans l'aide de l'Etat et de Dongfeng. « Les actionnaires et le marché seraient aujourd'hui en mesure d'accompagner pleinement l'augmentation de capital dont le groupe a besoin. »

Selon Les Echos, JPMorgan, la banque mandatée par le conseil de surveillance de PSA, serait prête à garantir la totalité de l'opération (3 milliards d'euros). Ce scénario n'exclurait pas forcément l'Etat, ni Dongfeng, dont le partenariat avec Peugeot est « pleinement soutenu » par Thierry Peugeot, qui le juge « essentiel et fondamental ». Le constructeur chinois pourrait racheter des droits préférentiels de souscription et peser moins in fine, avec une participation limitée à moins de 10 %.

Réuni mardi, le conseil d'administration de la FFP a maintenu ses positions. Mais Thierry Peugeot pourrait recevoir le soutien de Colette Neuville. La présidente de l'Association pour la défense des actionnaires minoritaires (Adam) s'interroge sur la nature de l'apport de deux acteurs publics à une société comme Peugeot. Elle s'interroge également sur les raisons d'une telle décote.