L'Italie conservera 51 % de Poste Italiane, a déclaré le Trésor aux syndicats, réduisant ainsi un projet antérieur visant à ramener la participation de l'État à 35 %, contre 64 % actuellement.

Cette décision met en évidence les difficultés du gouvernement à respecter son engagement d'utiliser les ventes d'actifs pour contenir l'énorme dette publique de l'Italie.

Le Premier ministre Giorgia Meloni avait annoncé en janvier un décret autorisant le Trésor à vendre tout ou partie de sa participation de 29,3 % dans Poste, tout en conservant le contrôle par le biais d'une autre participation de 35 % détenue par Cassa Depositi e Prestiti.

Mais après avoir essuyé de nombreuses critiques pour avoir vendu une partie d'un service public clé, le gouvernement a maintenant l'intention de réviser le décret pour céder une participation plus petite dans Poste, a déclaré le Trésor lors d'une réunion avec les syndicats.

"Nous avons reçu l'assurance que l'État ne descendrait jamais en dessous de 51 %", a déclaré à la presse Raffaele Roscigno, représentant de la Cisl.

La vente réduite fait partie du plan de Rome visant à obtenir environ 0,7 % du PIB grâce à la vente d'actifs entre 2025 et 2027 afin de réduire l'une des dettes publiques les plus élevées au monde par rapport au produit national.

La dette de l'Italie, la deuxième plus élevée de la zone euro après celle de la Grèce, devrait atteindre 140 % du PIB d'ici à 2026, avant de commencer à diminuer légèrement l'année suivante.

Le décret final devrait être adopté dans les trois prochaines semaines, a déclaré M. Roscigno, ajoutant qu'il fournira des incitations pour convaincre les employés de Poste d'acheter les actions de la société et de maintenir une large base d'actionnaires.

En 2015, l'Italie a levé 3,1 milliards d'euros en plaçant 35 % de Poste lors d'une introduction en bourse qui a valorisé le groupe à 8,8 milliards d'euros. Aujourd'hui, Poste vaut 16,5 milliards d'euros.

Le Trésor empocherait donc un peu plus de 2 milliards d'euros sur la vente d'environ 13 % de Poste.

Les syndicats restent prudents après l'annonce du Trésor, la CGIL demandant au gouvernement d'abandonner tout projet de cession.

La vente serait une mauvaise affaire pour le pays", a déclaré Fabrizio Solari de la CGIL.

Les syndicats affirment que le produit d'une éventuelle vente serait de toute façon inférieur aux dividendes versés par Poste sur le long terme.

Poste prévoit de verser 6,5 milliards d'euros de dividendes entre 2024 et 2028, soit plus que les 3,8 milliards d'euros distribués au cours des cinq années précédentes.

Dans sa recherche de liquidités, le Palazzo Chigi a levé 3 milliards d'euros depuis novembre 2023 par la vente d'actions de Monte dei Paschi et d'Eni.

(Giuseppe Fonte, traduit par Luca Fratangelo, édité par Sabina Suzzi)