New York (awp/afp) - Procter and Gamble (P&G) a relevé vendredi sa prévision de ventes annuelles, signe que le fabricant américain de produits ménagers et d'hygiène est en train de renouer avec la croissance après des années de réductions de coûts.

Les ventes vont augmenter désormais de l'ordre de 2 à 3% à périmètre et dollars constants lors de l'exercice décalé 2016/17 devant clôturer fin juin, a assuré le groupe, qui commercialise des produits aussi divers que les couches Pampers, les rasoirs Gillette ou la lessive Ariel. Fin octobre, le groupe tablait sur une croissance organique annuelle des ventes de l'ordre de 2%.

Les investisseurs regardent de près cette donnée parce qu'elle ne tient compte ni des dégâts causés par le dollar fort, ni des désinvestissements, ni des acquisitions, ni des réductions de coûts entreprises par Procter & Gamble ces dernières années.

Au deuxième trimestre clos fin décembre, la croissance organique des ventes s'est élevée de 2%.

Le bénéfice par action ajusté, référence en Amérique du nord, devrait progresser de 5% au maximum lors de l'exercice en cours comparé à l'exercice précédent.

BÉNÉFICE PLUS QUE DOUBLÉ

Lors du deuxième trimestre achevé fin décembre, P&G a dégagé un bénéfice net de 7,87 milliards de dollars, soit plus du double à la même période il y a un an, dopé par le gain généré par la cession pour 13 milliards de dollars de 41 marques beauté au parfumeur Coty.

Ce résultat s'est traduit par un bénéfice par action ajusté de 1,08 dollar, contre 1,06 dollar attendu en moyenne par les analystes.

Le chiffre d'affaires trimestriel a certes légèrement reculé à 16,85 milliards de dollars (-0,35% sur un an), mais il est supérieur aux 16,77 milliards de dollars anticipés par les analystes.

Tous les segments de l'entreprise ont enregistré une augmentation: +3% pour la beauté (shampoing, savon, crème), +1% pour les soins de rasage, +7% pour la santé (complément alimentaires, pastilles, dentition), +1% pour les produits de la maison (lessives, détergents), +1% pour les produits d'hygiène à base de papier (couches, serviettes hygiéniques, essuie-tout).

"Nous avons enregistré de bons résultats au deuxième trimestre en dépit d'un environnement opérationnel difficile", a tenu à souligner le PDG David Taylor.

M. Taylor, qui a pris les rênes en novembre 2015, s'est engagé à alléger le groupe, via une importante restructuration, pour le rendre plus agile et innovateur.

P&G n'a pas sorti de produit révolutionnaire depuis de nombreuses années et a du mal, comme les autres géants des produits ménagers, à contenir la montée en puissance de marques "bio" qui séduisent les jeunes par leur approche basée sur le commerce équitable et responsable.

Si le groupe de Cincinnati (nord-est) s'est jusque-là reposé sur des économies et des cessions pour rivaliser, son grand concurrent Unilever s'est lancé dans les acquisitions et a ainsi mis la main en 2016 sur une jeune marque américaine, Seventh Generation Inc, qui commercialise des produits d'hygiène domestique et personnelle présentés comme respectueux de l'environnement et sans produits chimiques inutiles.

A Wall Street, le titre gagnait 2,72% à 87,00 dollars vers 15H10 GMT dans les premiers échanges.

afp/buc