- Neopost attend une accélération de sa croissance organique au quatrième trimestre

- La croissance organique sera nettement supérieure à 1% en 2014-2015

- L'accélération et la saisonnalité de l'activité auront un effet positif sur les marges

- Neopost n'a pas d'acquisition significative en vue

- En matière d'acquisitions, le groupe vise un retour sur capitaux employés de 15% à 3-4 ans

Le spécialiste des salles de courrier Neopost (NEO.FR) a confirmé mardi l'objectif d'une hausse organique de 1% à 3% de son chiffre d'affaires annuel, après une progression de seulement 0,4% au premier semestre, grâce à une accélération attendue de sa croissance en fin d'année, a indiqué son PDG à Dow Jones Newswires.

"Le troisième trimestre devrait s'inscrire dans la lignée des trois mois précédents, avant une nouvelle accélération au quatrième trimestre", a précisé Denis Thiery, le patron du fabricant de machines à affranchir le courrier. "Ce sera le cas dans nos nouveaux métiers grâce à la montée en puissance de nouvelles affaires, comme notre contrat en France avec la Direction générale des Armées ou notre partenariat Packcity dans les consignes automatiques avec Geopost. En parallèle, nos métiers traditionnels continueront à faire preuve de résilience", a-t-il déclaré au cours d'un entretien.

Le dirigeant a cependant estimé qu'il était trop tôt pour se montrer plus précis. "Ou exactement à l'intérieur de la fourchette de 1% à 3%? Cela dépendra du rythme de montée en puissance de nos nouvelles affaires, qui reste à déterminer", a-t-il souligné. "Nous devrions terminer l'exercice 2014-2015 sur un rythme de croissance organique nettement supérieur à 1%", a-t-il toutefois affirmé.

L'accélération de la croissance aura un effet positif sur les marges

Depuis 2012, Neopost a réalisé plusieurs acquisitions dans de nouveaux métiers afin de renforcer un profil de croissance affaibli par le déclin du courrier et l'essor des communications électroniques. Le groupe s'est diversifié dans des activités qui ne sont pas directement liées au courrier, mais qu'il peut proposer à ses clients et avec lesquelles il peut dégager des synergies, comme le traçage du colis ou la qualité des données telles que les adresses.

Le groupe s'est fixé pour objectif de réaliser entre 30% et 35% de son chiffre d'affaires dans ces nouveaux métiers à l'horizon 2016-2018, contre près de 20% proforma cette année. "Compte tenu du rythme de croissance de ces métiers, une fois que nous aurons atteint ces niveaux d'activité, je pense que nous aurons pérennisé la croissance de Neopost", a souligné le dirigeant.

Le développement du groupe dans ces nouveaux métiers pèse cependant sur sa rentabilité. Nécessitant des investissements, ces nouvelles activités sont beaucoup moins rentables que ses métiers traditionnels. Au premier semestre, la marge opérationnelle courante hors charges d'acquisitions de ses nouveaux métiers est ressortie à 10%, contre 23,5% dans ses métiers matures, a indiqué le groupe dans un communiqué publié mardi.

Neopost a néanmoins confirmé dans ce communiqué la perspective d'une marge opérationnelle courante, hors charges d'acquisitions, comprise entre 22,5% et 23,5% sur l'exercice qui sera clos à la fin du mois de janvier 2015, contre 22,4% au premier semestre 2014-2015 et 24% sur l'ensemble de l'exercice 2013-2014.

"Traditionnellement, Neopost gagne un demi-point de marge opérationnelle entre le premier et le second semestre", a souligné Denis Thiery. "L'accélération de l'activité attendue en seconde partie d'année, qui est la plus chargée de l'exercice, aura un effet positif sur nos marges", a également indiqué le patron du groupe.

A plus long terme, la rentabilité des nouveaux métiers s'améliorera, pendant que celle des métiers traditionnels continuera de "faire preuve de résistance", selon son dirigeant. "Les filiales dédiées aux Communication & Shipping Solutions devraient tendre à terme vers 15% à 20% de marge opérationnelle courante, hors impact d'éventuelles nouvelles acquisitions, contre 10% à 11% actuellement en raison des investissements réalisés pour les développer", a expliqué le PDG de Neopost.

Une politique d'acquisition qui se veut maîtrisée

S'il n'exclut pas de nouvelles acquisitions, le groupe se veut prudent. "Nous gardons à l'esprit l'objectif de créer de la valeur, et prenons garde à ne pas surpayer nos acquisitions", a affirmé Denis Thiery à Dow Jones. "Notre objectif est de dégager un retour sur capitaux employés de 15% dans un horizon de 3 à 4 ans", a-t-il précisé.

"Par exemple, nous avons payé un montant total de 27 millions de dollars pour Satori, une société dégageant 13 millions de dollars de chiffre d'affaires. Dans les cinq ans qui ont suivi, le chiffre d'affaires de la société a pratiquement été multiplié par 2,5. Sa marge opérationnelle aura dans le même temps été doublée; elle est désormais plus proche des 20% que des 10%. L'histoire de GMC Software au sein de Neopost est bien partie pour être une aussi belle histoire que celle de Satori", a illustré le dirigeant.

Dans l'immédiat, aucune nouvelle acquisition d'envergure ne semble envisagée.

"Neopost n'a pas de projet de grosse acquisition, de la taille d'un GMC Software, en vue dans les six à douze mois. Le groupe pourrait cependant acquérir de nouvelles briques technologiques, sur le modèle de Satori ou de Proship. D'une manière plus générale, cela dépendra des opportunités", a indiqué le patron du spécialiste de l'équipement des salles de courrier.

Enfin, Neopost s'estime en mesure de maintenir une politique généreuse de rémunération de ses actionnaires malgré les pressions sur ses marges.

"Notre objectif est de maintenir notre dividende à 3,90 euros par action", a rappelé Denis Thiery. "C'est clairement sur cette base que nous discutons avec notre conseil d'administration, qui décidera in fine du niveau de rémunération proposé aux actionnaires", a-t-il ajouté.

L'action Neopost a terminé mardi à 58,19 euros, en hausse de 3,9% depuis le début de l'année.

-Ambroise Ecorcheville, Dow Jones Newswires; 33 (0)1 40 17 17 71; ambroise.ecorcheville@dowjones.com