Le bras de fer entre les géants de la tech et la Commission européenne a connu un nouvel épisode aujourd’hui. Bruxelles a infligé au spécialiste des puces pour smartphones Qualcomm une amende de 997 millions d'euros pour abus de position dominante. Ce montant représente 4,9% du chiffre d'affaires réalisé l’année dernière par le groupe américain. En forte baisse à l’ouverture de Wall Street, l’action Qualcomm ne perd plus désormais que 0,18% à 68,19 dollars.

Il est vrai qu'elle bénéficie du soutien de l'offre de Broadcom qui a proposé 103 milliards de dollars (70 dollars par action) en novembre pour racheter Qualcomm, une proposition rejetée par la cible.

La Commission européenne a jugé que Qualcomm avait abusé de sa position dominante sur le marché des chipsets de bande de base LTE, ces puces permettant aux smartphones et aux tablettes de se connecter aux réseaux cellulaires. Qualcomm détenait 90% du marché pour la période examinée, à savoir entre au moins 2011 et 2016.

La commissaire Margrethe Vestager, chargée de la politique de concurrence, a déclaré à ce propos : "Qualcomm a illégalement évincé ses concurrents du marché des chipsets de bande de base LTE pendant plus de cinq ans, consolidant ainsi sa position dominante sur le marché. L'entreprise a versé des milliards de dollars à un client majeur, Apple, pour que celui-ci ne s'approvisionne pas auprès de ses concurrents".

Elle a souligné que ces paiements n'étaient pas de simples réductions de prix, mais étaient effectués à la condition qu'Apple utilise exclusivement les chipsets de Qualcomm dans tous ses iPhones et ses iPads.

Il était ainsi stipulé clairement dans l'accord que Qualcomm cesserait de payer Apple si cette dernière venait à commercialiser un appareil équipé d'une chipset fournie par un concurrent.

Qualcomm a rapidement indiqué qu'il allait faire appel de cette décision, jugeant qu'il disposait d'un "dossier solide". Son conseiller juridique, Don Rosenberg, a déclaré : "Nous sommes confiants que l'accord n'enfreignait pas les règles européennes de la concurrence ni ne nuisait à la concurrence sur le marché et aux consommateurs européens".

Valeurs citées dans l'article : Qualcomm, Apple