VIENNE, 9 février (Reuters) - Le ministre autrichien des Finances n'exclut plus désormais de laisser la banque nationalisée Hypo Alpe Adria déposer son bilan, a-t-il dit à un quotidien, ce qui marque un changement de position du gouvernement sur ce dossier délicat.

Dans un entretien publié par le quotidien Österreich dimanche, Michael Spindelegger a expliqué qu'il préférerait voir les banques commerciales soutenir une "bad bank" chargée de reprendre les actifs à risque d'Hypo, nationalisée en 2009, mais il a ajouté envisager d'autres options.

"Si aucune solution n'est trouvée avec les banques, rien n'est exclu. Pour moi, il s'agit de trouver la solution la plus favorable pour le contribuable. Il n'y aucun tabou", a-t-il dit.

Le gouvernement veut éviter que les dettes de la "bad bank" entrent dans le calcul de la dette publique de l'Autriche, ce qui suppose de mobiliser le secteur bancaire privé.

Mais Erste Group, Raiffeisen Bank International et Bank Austria renâclent à s'associer à un tel projet.

Le sauvetage d'Hypo a déjà coûté 4,8 milliards d'euros au contribuable autrichien.

Un éventuel dépôt de bilan d'Hypo pourrait obliger l'Etat à venir en aide à la province de Carinthie, qui n'a pas les moyens d'assumer les garanties de plus de 12 milliards d'euros qu'elle a accordées à Hypo.

Une telle issue aurait cependant l'avantage de contraindre les créanciers d'Hypo et son ancien actionnaire BayernLB à accepter une décote de leurs créances.

Selon certaines informations, la banque centrale autrichienne a averti le gouvernement qu'une faillite non maîtrisée d'Hypo pourrait coûter près de 25 milliards d'euros.

La banque centrale a publiquement déclaré qu'une telle issue déclencherait une réaction en chaîne affectant d'autres banques et qu'elle nuirait à la réputation de l'Autriche sur les marchés financiers. (Georgina Prodhan; Marc Angrand pour le service français)

Valeurs citées dans l'article : Raiffeisen Bank International AG, UniCredit SpA