Londres (awp/afp) - Le groupe de produits de grande consommation britannique Reckitt Benckiser a annoncé lundi envisager une cession de sa branche alimentaire, ce qui pourrait financer en partie le rachat du fabricant américain de laits infantiles Mead Johnson Nutrition.

Le groupe indique dans un communiqué succinct qu'il entame une "revue stratégique" de cette division "pour laquelle il envisage toutes les options", précisant qu'elle ne fait pas partie de son coeur de métier.

Reckitt Benckiser a été contraint de dévoiler ses intentions, alors que la presse britannique évoque depuis ce week-end une vente de ces activités, dont la marque French's qui regroupe de la moutarde, du ketchup et autres sauces, qui pourrait rapporter plus de 3 milliards de dollars.

La gamme French's est essentiellement vendue au Royaume-Uni, aux Etats-Unis, au Mexique, au Brésil et au Canada.

Le Sunday Times expliquait dimanche que l'américain Kraft Heinz pourrait être sur le rang, après avoir échoué à s'emparer du géant Unilever en février, tout comme plusieurs sociétés d'investissement américaines.

Cette manne serait la bienvenue alors que Reckitt Benckiser négocie depuis plusieurs semaines l'acquisition de Mead Johnson Nutrition, opération amicale valorisant le capital de ce dernier à 16,6 milliards de dollars. Ce rachat doit se faire principalement par emprunt bancaire.

"Toute vente de la branche alimentaire aiderait au désendettement de Reckitt Benckiser une fois racheté Mead Johnson", confirme Darren Shirley, analyste chez Shore Capital Markets.

Ces activités dans l'alimentaire sont en bonne forme et très rentable, avec des ventes de 411 millions de livres en 2016 soit 5% de plus à données comparables que l'année précédente. Elles ne représentent en revanche qu'autour de 4% du chiffre d'affaires total du groupe.

Reckitt Benckiser, qui fabrique entre autres les préservatifs Durex, les antalgiques Nurofen et le désodorisant Air Wick, entend devenir un acteur majeur des produits de santé grand public, ce qui explique que la branche alimentaire ne soit plus essentielle pour lui.

Il entend de plus se diversifier sur des marchés à forte croissance aux Etats-Unis et en Asie.

Une fois Mead Johnson digéré, les ventes de Reckitt Benckiser sur les marchés en développement et émergents représenteront ainsi 40% de son chiffre d'affaires, la Chine devenant au passage son deuxième marché.

De son côté, les investisseurs réagissaient peu à l'annonce du jour, l'action du groupe prenant 0,36% à 7.312,00 vers 10H20 GMT dans un marché stable.

afp/rp