L'Inde a proposé une approche fondée sur l'octroi de licences pour l'attribution des fréquences destinées aux services internet par satellite et a exempté les entreprises de l'obligation de faire un appel d'offres, une victoire pour Starlink, l'entreprise d'Elon Musk, qui s'est fortement opposée à toute vente aux enchères.

La proposition a été incluse dans un nouveau projet de loi sur le secteur des télécommunications, qui vise à remplacer la loi indienne sur le télégraphe, vieille de 138 ans, qui régit actuellement le secteur. Le projet de loi a été soumis à l'approbation du parlement lundi.

Si Starlink et ses homologues mondiaux, tels que le projet Kuiper d'Amazon et OneWeb, soutenu par le gouvernement britannique, se réjouissent de cette décision, celle-ci constitue un revers pour Mukesh Ambani, la plus grande fortune d'Asie, qui dirige le géant indien des télécommunications Reliance Jio.

Les entreprises étrangères ont exigé une approche fondée sur l'octroi de licences, craignant qu'une vente aux enchères en Inde, contrairement à ce qui se passe ailleurs, n'augmente la probabilité que d'autres pays fassent de même, ce qui aurait pour effet d'accroître les coûts et les investissements, comme l'a rapporté Reuters en juin.

Reliance Jio, le plus grand opérateur de télécommunications du pays, n'était toutefois pas d'accord et a déclaré au gouvernement qu'une vente aux enchères était la bonne approche, similaire à la distribution du spectre 5G en Inde. Les fournisseurs étrangers de services par satellite pourraient offrir des services vocaux et de données et concurrencer les acteurs traditionnels des télécommunications, et il faut donc procéder à une vente aux enchères pour mettre en place des conditions équitables, avait fait valoir Reliance.

"En contournant les enchères traditionnelles, cette méthode pragmatique devrait permettre d'accélérer le déploiement des services satellitaires de manière plus efficace", a déclaré Anil Prakash, directeur général de SIA-India, un organisme de l'industrie satellitaire.

Selon Deloitte, le marché indien des services à haut débit par satellite devrait croître de 36 % par an pour atteindre 1,9 milliard de dollars d'ici à 2030.

Le projet de loi sur les télécommunications présenté lundi permet également au gouvernement indien de suspendre ou d'interdire l'utilisation d'équipements de télécommunications provenant de certains pays pour des raisons de sécurité nationale. (Reportage de Munsif Vengattil à Bengaluru, édition d'Alistair Bell)