Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a clôturé en baisse de 0,64% jeudi, atteignant son plus bas niveau depuis janvier, la persistance des tensions géopolitiques pesant sur le moral des investisseurs, avant un discours du président de la banque centrale américaine.

L'indice vedette CAC 40 a perdu 44,62 points à 6.921,37 points, son plus bas niveau en clôture depuis début janvier. Mercredi, la cote Parisienne avait déjà terminé à son plus bas niveau en clôture depuis mi-mars après avoir perdu 0,91%.

Si "l'impact réel du conflit" entre Israël et le Hamas sur le marché est "encore contenu", il y a "une crainte des investisseurs" qui pousse à éviter les prises de risque, affirme Christopher Dembik, conseiller en stratégie d'investissement de Pictet AM.

Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas déclenchée le 7 octobre par l'attaque meurtrière sans précédent du mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien, les marchés guettent le risque d'un embrasement régional du conflit, sur fond de ballet diplomatique pour tenter d'éviter une escalade.

"Le pétrole est le premier actif qui pourrait réagir" à la guerre "mais la réalité est que tant que la situation est circonscrite, les prix le sont aussi", poursuit l'analyste.

Les investisseurs vont aussi garder aussi un oeil sur le discours de Jerome Powell, patron de la Réserve fédérale (Fed), prévu à 16H00 GMT.

L'élément décisif du discours sera de savoir s'il "laisse entrevoir la perspective d'une nouvelle hausse des taux d'intérêt pour la réunion du 1er novembre ou s'il se joint aux récentes déclarations de ses collègues, qui ont presque unanimement mis les marchés sur la piste d'une pause", commente Konstantin Oldenburger, analyste de marché à CMC Markets.

Technip Energies mis à mal

Technip Energies a lâché 13,75% à 19,50 euros après la publication d'une enquête du quotidien Le Monde impliquant le groupe dans un projet gazier russe malgré les "sanctions européennes consécutives à l'invasion russe en Ukraine" qui "lui imposent d'interrompre sa participation", selon le journal.

Sartorius Stedim Biotech rebondit

Le fournisseur de matériel pour le secteur biopharmaceutique Sartorius Stedim Biotech (SSB) a gagné 4,56% à 195,00 euros, après l'annonce d'une baisse de 20,5% de son chiffre d'affaires sur la période de janvier à septembre, par rapport à l'année précédente. Le groupe a cependant observé des "premiers signes de reprise de la demande" à la fin du troisième trimestre.

Renault dévisse

Renault a déçu les investisseurs, qui ont sanctionné jeudi son titre en Bourse (-7,33% à 33,43 euros), après une hausse, moins élevée qu'attendu, de 7,6% de son chiffre d'affaires au troisième trimestre 2023, due principalement à la hausse de ses prix.

Entraîné à la baisse, l'équipementier automobile Forvia a reculé de 3,30% à 16,12 euros.

Edenred, moins bien qu'espéré

Edenred (-2,88% à 52,56 euros) a publié un chiffre d'affaires en nette hausse pour le troisième trimestre et se dit "confiant" dans ses perspectives.

"Les résultats sont [conformes aux] attentes, toutefois nous espérions mieux et nous notons un ralentissement" de l'activité "dans le reste de l'Europe et au Brésil", soulignent les analystes de Stifel.

Pernod Ricard promet de se redresser

Le chiffre d'affaires a reculé de 8% au premier trimestre de son exercice décalé mais devrait se redresser d'ici la fin de l'année, a indiqué jeudi le géant français des vins et spiritueux.

Son action a grimpé de 4,76% à 166,15 euros et a fait monter celle de Rémy Cointreau (3,34% à 119,20 euros) au passage.

Stellantis dérape

Le constructeur automobile a reculé de 3,60% à 18,10 euros après avoir annoncé mercredi un vaste renouvellement de sa gamme de véhicules utilitaires, une "offensive" commerciale destinée à ravir la place de numéro un mondial sur ce secteur à son concurrent Ford. Le groupe a également annoncé jeudi poursuivre son retrait de Chine, en cédant trois usines dans le pays.

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