Le développement de Renault (RNO.FR) sur les marchés émergents en pleine croissance va de paire avec ses efforts pour installer des chaînes de production et d'approvisionnement sur ses marchés finaux ou dans les pays limitrophes, indique le constructeur automobile, ce qui réduit la nécessité de recourir à des couvertures de change.

Il n'y a pas de remède miracle pour se couvrir contre les risques de change, a expliqué Dominique Thormann, directeur financier de Renault, lors d'un entretien accordé à Dow Jones Newswires.

"La seule façon de se protéger contre ce risque est d'augmenter l'implantation" des activités du groupe, a-t-il indiqué.

"Plus nous nous implantons, plus nous aurons une base de coûts qui correspondra à notre base de revenus dans les mêmes devises", a-t-il ajouté.

Dominique Thormann a reconnu que Renault recourait aux couvertures de change, "mais de manière très limitée et très sélective".

Le groupe se couvre par exemple contre les risques liés aux matières premières, aux métaux précieux et aux actifs de ce type, à cause du très fort impact que peuvent avoir les variations de change sur les coûts de production, a-t-il indiqué.

Selon le dirigeant, Renault est principalement exposé, pour le moment, à la livre sterling. La Corée du Sud pose également quelques problèmes, non en raison de la dévaluation du won, mais parce que le groupe achète beaucoup de systèmes de transmission et de composants au Japon et qu'il a une présence industrielle en Corée du Sud par le biais de sa filiale Renault Samsung Motors.

L'exposition aux devises augmente également dans d'autres régions. "Le rouble sera bientôt une devise très importante pour nous, ainsi que la livre turque", a indiqué Dominique Thormann, ajoutant toutefois que Renault a aussi des activités manufacturières en Russie et en Turquie, ce qui permettra de limiter le risque de change.

Quant à l'euro et à l'impact de la crise des dettes souveraines, le directeur financier a expliqué que les effets de court terme avaient été positifs, puisque l'euro s'est affaibli face au dollar et à d'autres grandes devises.

Protéger Renault contre le scénario cauchemardesque d'un effondrement de la zone euro est loin d'être aisé, a néanmoins indiqué Dominique Thormann.

-David Pearson, Dow Jones Newswires; +33 (0)1 40 17 17 40; david.pearson@dowjones.com

(Version française Emilie Palvadeau)