par Gilles Guillaume et Helen Massy-Beresford

Le constructeur automobile a accusé en 2009 une perte nette d'un peu plus de trois milliards d'euros, après un bénéfice de 600 millions environ en 2008.

"Nous annoncerons un plan à moyen terme à la fin de l'année 2010 puisque nous pensons que la crise qui a touché l'industrie automobile devrait faire définitivement partie du passé", a déclaré Carlos Ghosn lors de la conférence de presse qui a suivi l'assemblée générale du groupe.

"Il y aura un moment tout à fait propice pour passer à un nouveau plan à moyen terme qui devrait donner une perspective pour Renault", a-t-il ajouté.

Il n'est pas entré dans le détail de ce projet stratégique qui devrait s'articuler notamment autour des synergies avec les partenaires Nissan et Daimler, de l'offre pour les pays émergents et du plan de bataille sur le marché du véhicule électrique.

Au cours de l'assemblée générale, Carlos Ghosn a précisé que le groupe ne comptait pas prendre des libertés avec la discipline financière à laquelle la crise a contraint le secteur automobile ou avec la recherche de nouvelles synergies.

"Cette frugalité fait maintenant partie intégrante de nos process", a-t-il assuré.

"La transformation de Renault n'est pas terminée, elle a été un peu suspendue pour faire face à cette situation de crise", a poursuivi Carlos Ghosn au cours du point de presse. "Je pense que le potentiel de l'entreprise ne s'est pas exprimé, j'espère pouvoir aider à cette expression au cours de ce second mandat."

Au cours de l'assemblée générale, le PDG de Renault a été réélu avec 85% environ des voix pour un second mandat de quatre ans. Interrogé sur les actionnaires qui ont voté contre, il a répondu qu'il s'agissait sans doute de fonds opposés au cumul des fonctions de président du conseil d'administration et de directeur général.

VERS UN REMBOURSEMENT ANTICIPÉ DU PRET PUBLIC

Renault n'a pas livré d'autre élément sur l'année en cours, répétant simplement son objectif de générer à nouveau un "free cash flow" positif et son pronostic d'un second semestre plus difficile avec la fin du système de primes à la casse.

"L'arrêt des primes à la casse devrait se faire sentir sur les ventes dès ce mois-ci, et de manière plus significative à partir du second semestre", a indiqué de son côté le directeur général délégué du groupe, Patrick Pelata, au cours de l'assemblée générale

Malgré cela, Renault envisage de rembourser le prêt octroyé par l'État en pleine crise sans avoir besoin d'augmenter son capital et sans attendre l'échéance de 2014.

"Aujourd'hui, les raisons pour lesquelles nous avions fait appel à l'État il y a un an ont disparu puisque les marchés financiers fonctionnent à nouveau", a poursuivi Carlos Ghosn. "Renault est tout à fait capable de faire face à ses obligations à court et moyen termes."

Il a précisé que la décision sur un remboursement progressif se ferait en concertation avec PSA Peugeot Citroën, qui a bénéficié lui aussi d'un prêt identique au plus fort de la tourmente qui a frappé l'automobile.

Il a également indiqué que Renault n'était pas dans l'urgence de vendre des actifs et que la hausse récente du cours de Volvo n'avait pas fait évoluer la réflexion du groupe sur ce qu'il comptait faire de sa participation dans le constructeur suédois de poids lourds.

Renault a fait état cette semaine d'un bond de 28,4% de son chiffre d'affaires au premier trimestre, supérieur aux attentes, et maintenu ses objectifs pour une année 2010 qui s'annonce difficile. (voir )

Le deuxième constructeur automobile français, numéro quatre mondial si l'on inclut Nissan et numéro trois si l'on ajoute le récent partenariat avec Daimler, a également répété s'attendre cette année à une baisse de 10% du marché européen toutes marques confondues, mais aussi à une poursuite de l'amélioration de sa part de marché.

Edité par Dominique Rodriguez et Danielle Rouquié