Le constructeur avait annoncé la semaine dernière au salon de Detroit qu'il avait déjà battu en 2011 son record de ventes de 2010, avec 2,72 millions de véhicules - voitures et utilitaires légers - commercialisés dans le monde, soit une hausse de 3,6%.

"C'est une année qui continuera d'être tirée par une croissance à l'international puisque (...) la part des ventes à l'international en 2012 devrait continuer à s'accroître pour atteindre quelque chose autour de 47%, en tout cas c'est ce que l'on vise", a déclaré le directeur commercial du groupe Renault, Jérôme Stoll, au cours d'une conférence de presse.

Le groupe compte notamment sur le Brésil, devenu l'an dernier son deuxième marché derrière la France et devant l'Allemagne, sur la Russie, désormais quatrième marché du groupe, et sur le décollage attendu de l'Inde, où il vient de revenir en s'appuyant sur son partenaire Nissan.

Il mise aussi sur l'arrivée prochaine du monospace Lodgy de Dacia, produit à Tanger, sur la Clio 4 et sur l'électrique, un segment novateur toujours promis, selon Jérôme Stoll, à une part de marché de 10% à l'horizon 2020 bien que son démarrage s'annonce plus lent que prévu.

"Au global, la dynamique commerciale sera plus forte sur le deuxième semestre que sur le premier; le premier trimestre sera difficile compte tenu du contexte et de la comparaison du point haut de 2011", a-t-il précisé.

"A partir du deuxième trimestre, nous renouerons avec la croissance de nos volumes, qui devrait s'accélérer sur le reste de l'année."

A 12h15, l'action Renault gagnait 4,11% à 32,14 euros, surperformant l'indice automobile européen qui prenait à la même heure 3,5%.

POIDS CROISSANT DE L'ENTRÉE DE GAMME

Tous les constructeurs européens cherchent à internationaliser leurs ventes pour s'émanciper d'un marché européen mature et plombé par un climat économique morose, et capter la croissance là où elle se trouve, dans les pays émergents sous-équipés en voitures.

Ainsi, pour 2012, si Renault s'attend à une baisse de 3% à 4% du marché automobile européen et un recul de 7% à 8% du marché français, il anticipe une croissance de 4% du marché automobile mondial.

En 2011, le groupe au losange a réalisé 43% de ses ventes hors d'Europe, contre 37% en 2010 et 17% il y a une dizaine d'années.

PSA Peugeot Citroën a réalisé une part similaire de ses ventes (42%) hors d'Europe l'an dernier, mais son internationalisation est plus lente: il vise 50% en 2015, puis les deux tiers en 2020.

Dans sa conquête des nouveaux marchés, Renault est aidé par l'entrée de gamme, qui devrait représenter 33% de ses ventes mondiales en 2012, contre 30% en 2011 et 26% en 2010. Cette gamme "entry" est représentée pour l'essentiel par des modèles Dacia, commercialisés sous ce nom en Europe mais sous le nom Renault sur les autres marchés.

Les ventes mondiales de la marque Renault ont ainsi progressé de 6,8% l'an dernier. Les ventes de véhicules commercialisés sous le nom Dacia ont en revanche baissé de 1,8%, pénalisées en Europe par des problèmes d'approvisionnement en composants de moteurs diesel, tandis que celles de la marque Renault Samsung Motors ont chuté de 27% à cause des retombées du tsunami qui a frappé le Japon en mars dernier.

Les ventes mondiales du groupe Renault contrastent avec celle de PSA, qui ont reculé de 1,5% en 2011, à 3,5 millions de véhicules. Comme son concurrent français, le groupe Renault a toutefois vu sa part du marché européen s'éroder face à la montée en puissance de nouveaux concurrents.

La part de marché du groupe Renault sur le continent est ressortie l'an dernier à 10,1%, contre 10,7% en 2010, et celle de PSA a baissé à 13,3% en 2011, contre 14,2% en 2010.

En France, la part de marché du groupe Renault est revenue de 27,8% à 26,1%, tandis que celle des deux marques de PSA passait de 32,7% à 31,9%.

Edité par Marc Angrand

par Gilles Guillaume