Le groupe va dépenser 40 millions de reals (16 millions d'euros) pour pouvoir produire 500.000 moteurs par an. Son usine brésilienne a fabriqué 336.000 moteurs en 2011 destinés à la fois aux véhicules de Renault et de son partenaire Nissan en Amérique du Sud.

Ce développement intervient après l'annonce l'année dernière d'un investissement de 500 millions de reals visant à augmenter la capacité de production de véhicules sur le site brésilien de Renault.

Le directeur général du constructeur français au Brésil, Olivier Murguet, a néanmoins souligné que la hausse des coûts affectait la compétitivité des usines de Renault dans le pays et soulevait des doutes sur de futurs investissements.

"Si nous n'avions pas déjà faits ces investissement, je ne sais pas si nous serions assez courageux pour les faire maintenant", a-t-il déclaré à des journalistes lors de l'inauguration d'une ligne de découpage d'acier dans le sud du Brésil.

Selon Olivier Murguet, les coûts de fabrication au Brésil ont grimpé, représentant désormais 97% de ce que les entreprises paient en France, contre 79% il y a cinq ans.

"Bientôt les opérations seront plus chères au Brésil que n'importe où dans le monde", a-t-il souligné. "Cette tendance est ce qui nous inquiète le plus. Il n'y a pas de signes de décélération et notre groupe ne peut pas supporter des hausses de coûts de cette ampleur".

Plusieurs constructeurs automobiles au Brésil ont d'ores et déjà reporté de nouveaux investissements et interrompu certaines lignes de fabrication après un ralentissement des ventes au premier semestre. Les industriels du secteur attendent également de savoir si le gouvernement va prolonger ses mesures de soutien à l'industrie automobile.

Malgré tout, Renault compte toujours sur la croissance dans les pays émergents, comme le Brésil, pour compenser le déclin de ses ventes en Europe. Jusqu'à sa récente baisse, le marché automobile brésilien progressait en moyenne d'environ 10% par an.

Renault a triplé ses ventes au Brésil en cinq ans, pour atteindre l'an dernier une part de marché de 6%.

Blandine Hénault pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten

par Brad Haynes