Comparés à la production d'une nouvelle voiture, les volumes de cet utilitaire resteront limités, mais ils contribueront à l'objectif des 80.000 véhicules de partenaires que le groupe au losange a promis d'ici 2016 à ses usines françaises en échange de l'accord de flexibilité conclu en mars avec les syndicats.

"La décision de sortir Primastar de Barcelone est prise", a déclaré à Reuters une source proche de Nissan sous couvert d'anonymat. "Le Primastar ne sera plus produit en Espagne (...) il est donc logique de penser que la production sera consolidée avec celle d'autres véhicules utilitaires au sein de l'alliance."

Le fourgon, assemblé depuis plus de dix ans en Espagne, emboîtera le pas à son cousin Renault Trafic, dont la relocalisation en France est programmée depuis plusieurs années. Une version de l'Opel Vivaro, conçu sur une plate-forme identique pour le compte de la filiale européenne de General Motors, suivra le même chemin.

"L'annonce de l'arrivée à Sandouville d'un nouveau véhicule d'un partenaire ne saurait tarder", a indiqué une autre source, proche de Renault cette fois. "La décision est prise depuis un moment déjà, et théoriquement ce sera le Primastar."

Renault et Nissan France ont refusé de commenter ces informations.

Renault détient 43,4% du constructeur japonais dans le cadre d'une alliance forgée en 1999, et à laquelle Daimler s'est associé en 2010.

Selon le groupe français, son partenaire allemand a d'ores et déjà décidé d'augmenter cette année de 26.000 unités sa production de Citan, la fourgonnette assemblée sur la base du Renault Kangoo dans l'usine de Maubeuge (Nord). Barcelone ayant produit l'an dernier environ 4.600 Nissan Primastar et 800 Opel Vivaro, les trois modèles pourraient représenter pour la France un gain de volume de l'ordre de 31.400 unités.

La CGT juge pour sa part trompeur d'intégrer les fourgons Nissan ou Opel dans l'objectif des 80.000 véhicules car, selon le syndicat, ce choix industriel est antérieur à la signature du pacte de compétitivité.

L'usine de Sandouville, qui emploie actuellement 2.200 personnes, a été reconvertie pour produire à partir de 2014 la 3e génération du Trafic moyennant un investissement de 230 millions d'euros. Le site était spécialisé jusqu'ici dans le haut de gamme de la marque au losange - Espace et Laguna - qui sera à l'avenir confié à l'usine de Douai (Nord).

Trois des six usines françaises de Renault sont désormais spécialisées dans le véhicule utilitaire. Outre Sandouville et Maubeuge, le constructeur produit à Batilly (Moselle) le grand fourgon Master sous sa propre marque, mais aussi pour Renault Trucks (Volvo), Opel et Nissan.

Il espère ne pas en rester là. Renault a offert ses services à Daimler au cas où son partenaire allemand cesserait de travailler avec Volkswagen sur le grand fourgon Mercedes Sprinter. Il serait prêt aussi à produire un Citan électrique, mais un porte-parole du groupe allemand a déclaré que les conditions économiques pour un tel modèle n'étaient pas aujourd'hui réunies.

Edité par Jean-Michel Bélot

par Gilles Guillaume et Laurence Frost