Le constructeur automobile français devrait proposer à la fin de la semaine que son actuel directeur délégué à la compétitivité soit promu directeur général délégué.

L'Etat français, principal actionnaire du groupe au losange avec 15% du capital, y est favorable. En revanche, pour qu'il soutienne le propre renouvellement de Carlos Ghosn au poste de PDG lors de l'assemblée générale du 15 juin, il faudrait que le projet de consolidation de l'alliance ait progressé d'ici là.

"Pour nous, l'Etat, deux demandes: (en premier lieu) qu'il désigne quelqu'un pour éventuellement (lui) succéder dans un processus progressif. Il semble avoir fait le choix de M. Bolloré (...) l'Etat verrait ça plutôt d'un bon oeil", a dit la source lundi.

"(Deuxième demande), qu'il y ait une feuille de route pour consolider l'alliance Renault-Nissan (...) il faut préparer l'avenir de l'alliance", a-t-elle ajouté.

La source souligne que la structure actuelle reste "beaucoup basée sur le personnage de Carlos Ghosn" et qu'une intégration plus poussée est nécessaire si l'on veut que l'alliance survive un jour à son départ.

A quelques jours du conseil de jeudi, des sources proches du dossier ont dit à Reuters que Thierry Desmarest avait démissionné de son mandat au conseil d'administration de Renault et qu'au moins deux autres administrateurs s'étaient interrogé sur le processus de recrutement du futur numéro deux de Carlos Ghosn.

Celui-ci avait annoncé mi-janvier à l'Assemblée nationale une plus grande séparation à venir entre les fonctions stratégiques et opérationnelles de Renault, tout en soulignant que la feuille de route de l'alliance pour les six prochaines années restait à définir avec les conseils d'administration de Renault et de Nissan.

(Laurence Frost, avec Gilles Guillaume, édité par Benoît Van Overstraeten)

Valeurs citées dans l'article : Renault, MITSUBISHI MOTORS CORPORATION, Nissan Motor Co Ltd